Alors que nous savons tous comment il vécut et comment il est mort, le décès de Thierry Ardisson, ce lundi 14 juillet 2025, à l’âge de 76 ans, pose le deuil sur la génération des boomers et sur celle qui suit.
La publicité, la télévision, les boites de nuit, le Paris interlope, l’alcool, les cigarettes, la drogue et quelques livres. Tout cela résumant les activités de ce génie reconnu bien au-delà de son uniforme nocturne.
Des toilettes insalubres du Palace au bureau poudré des Bains Douches d’Hubert Boukobza, de son célèbre domicile du 93 faubourg St Honoré aux rues orangées de Paris Dernière, Thierry Ardisson était indissociable de Paris, sa seule destination, conjurant sa jeunesse provinciale.
Accepter la mort de Thierry Ardisson, c’est enterrer la possibilité de croiser Nicolas Bedos demandant clope et feu à une jolie brune médusée, à la sortie d’une boite du boulevard Beaumarchais. C’est ne plus percuter Alice Cooper à la sortie du Baron, en larmes de savoir qu’il ne pourra pas jouer au golf le lendemain.
Se résoudre à ce départ, c’est se rendre aux obsèques du punk, du pop’art, de la new wave et des années Sida, de cette époque ou la fête tuait encore.
La mort impossible de Thierry Ardisson, c’est l’extrémité d’un cortège funèbre devancé par Sagan et d’Ormesson. C’est aussi l’assurance qu’elle guidera les plumes de la mélancolie de Fréderic Beigbeder et du spleen de Michel Houellebecq. Virginie Despentes et Philippe Manœuvre, eux, sont encore vivants et témoins de ce monde, le nôtre.
A conclure, Thierry Ardisson incarne comme personne une réponse intelligente à cette question stupide :
Conseillère départementale du canton Grenoble 4 depuis 2011, présidente au département du groupe Union de la gauche écologiste et solidaire (UGES), membre des instances fédérales et cheffe de file du Parti Socialiste pour les prochaines élections municipales à Grenoble, Amandine Germain nous éclaire sur son parcours de femme engagée.
Amandine Germain est née à Grenoble, quelques jours après l’accession de François Mitterrand à la présidence de la République, en mai 1981. Déjà tout un symbole. Sa famille est originaire de la Drôme, celle des Collines, proche de Romans-sur-Isère. Des parents à l’extraction sociale simple. Ni pauvres, ni aisés, jardiniers, agriculteurs, mécaniciens. Des métiers respectés et respectables, utiles, à une époque où les clivages sociaux n’étaient sans doute pas si exacerbés qu’aujourd’hui. A la fin des années 70, à la faveur d’opportunités professionnelles et sans doute avec l’envie de découvrir autre chose, la famille Germain vient s’installer à Grenoble. Plus précisément à Échirolles, dans le quartier de la Luire.
A.G « C'est un quartier que j'ai adoré. À cette époque nous vivions tous ensemble, dans la diversité, avec des communautés turques, portugaises. La solidarité de voisinage était très forte alors que déjà cette époque-là, il y avait des problèmes de délinquance, de narcotrafic, sans doute moins prégnant que ce qui se passe aujourd'hui mais je me suis toujours senti bien dans cet endroit-là ».
Les premières traces du chemin qui constituera plus tard son parcours se dessinaient là. Dans ce quartier qui la voyait grandir et qu’elle regardait vivre. Plus tard, la famille Germain s’installera à Saint Martin d’Hères. Amandine Germain poursuivra ses études secondaires au Lycée Pablo Neruda.
A.G « Cette jeunesse passée dans un milieu populaire m’enrichissait.
Ce que j'entrevoyais de la France était là, sous mes yeux.Amandine Germain
Ce que j'entrevoyais de la France était là, sous mes yeux. Avec cette entraide, cette solidarité. Avec des gens qui provenaient de nombreux endroits du monde sans que se pose la question du communautarisme, de l'identité. Bien qu’adolescente, j'avais conscience que c'est à des endroits comme celui-là que nous sommes en capacité d'inventer des choses que l'on ne trouve pas ailleurs Dans ces quartiers, tout le monde est attentif aux autres.
Je pense qu’on a moins besoin de solidarité et d'entraide quand on vit dans des quartiers plus privilégiés, moins exposés
J'avais déjà l'esprit cette question de l'émancipation et de savoir comment on donne à chacun la possibilité de s'extraire de sa condition sociale. Comment peut-on être suffisamment libre pour devenir, dans la vie, ce que l'on souhaite être. Cette liberté passe forcément par l'égalité et quand on n'a pas tous les mêmes chances dans la vie, il est difficile d'accéder à cette liberté ».
C’est de là donc que vous vient la conscience de ce qui sera votre engagement ?
A.G « Dès la fin des années lycée, je sais que j'ai cette inclinaison pour l'engagement public. Déjà, je m'interroge sur les questions du vivre ensemble, de faire communauté. Comment on construit ensemble quelque chose de plus juste. Selon moi, la chose publique appartient à tout le monde et tout le monde a sa place pour influer sur cette chose publique. Les questions de justice, sociale, économique, culturelle, arrive très vite dans mon parcours.
J’avais cette chance de savoir que je voulais consacrer ma vie professionnelle à exercer au plus proche des intérêts des communautés, du collectif.
Cet engagement prend aussi et peut-être surtout ses racines dans l’histoire familiale.
Mon grand-père, Lucien Giraud, agriculteur, était maire du village de Charmes sur l’Herbasse (1969-1977). Il était membre du Parti Socialiste. Nous avions beaucoup de conversations sur l'engagement public, sur la politique. Mon grand-père a beaucoup participé à forger mon parcours. Il a été un personnage très central dans mon existence et notamment dans mon engagement politique. Comme une boussole, un nord magnétique ».
Après le lycée, c’est tout naturellement que vous vous orientez vers les sciences politiques ?
A.G « Après le lycée, en 1999, j'ai travaillé tout un été pour obtenir mon concours d'accès à Sciences Po. À ma plus grande surprise, j'ai été reçue.
La première année a été l’occasion de me confronter à un monde qui n’était pas exactement le mien. Beaucoup d’élèves venaient de la région parisienne, avec d’autres codes, une culture générale différente.
Durant mes études, je pensais m’orienter vers l’aménagement du territoire, sur les questions d’urbanisme mais rapidement, avec un DESS urbanisme et aménagement en poche, je me suis spécialisée sur le développement social des quartiers.
En parallèle, je collaborais avec des associations à la Villeneuve comme Sasfé qui œuvrait dans le domaine du développement culturel, créant du lien entre les quartiers avec pour objectif de mailler les quartiers entre eux au travers de la proposition culturelle.
Cette expérience associative a été fondamentale pour moi. Elle s’inscrivait naturellement dans ce qui sera mon chemin. Là encore, au gré des rencontres, j’ai forgé de solides amitiés et tissé un réseau de militants, de bénévoles dont certains m’accompagnent encore aujourd’hui. Une expérience qui sera également le support de mon mémoire sur la Villeneuve, sur la participation des habitants, sur la question sociale, largement portée par Hubert Dubedout. Dans ce mémoire, j’abordais également les questions de démocratie participative dans les quartiers populaires.
Dans cette même période, j’ai été recrutée par la Ville de Grenoble comme agent de développement sur la Villeneuve, rattachée au service développement social des quartiers.
Sur la démarche « Grenoble Sud : toute la ville en parle ». Michel Destot avait mis en place une grande consultation des habitants préalable au projet de renouvellement urbain.
Cette fonction me plaçait au cœur du réacteur et en lien direct avec les idées que j’avais pu développer dans mon mémoire sur les questions d’innovation, ou je m’interrogeais à savoir comment il est possible d’envisager l’action publique autrement.
Deux ans plus tard, la ville de Grenoble me propose de rejoindre la direction générale en charge des solidarités et du projet de renouvellement urbain de la Villeneuve.
Ce nouveau poste me rapprochait plus encore du dispositif, en prise directe avec les décisions municipales. Si j’étais très satisfaite de l’aspect concret de mon engagement, je le jugeais incomplet. Afin de le compléter, d’être encore plus au centre de l’action et de la réflexion, je décidais d’adhérer à la formation qui porte le mieux les valeurs qui m’animent : le Parti Socialiste. Le Parti socialiste comme une évidence quand il s’agit de justice sociale, d’émancipation, de lutte contre les déterminismes sociaux. Un Parti Socialiste qui faisait naturellement écho à mon histoire familiale, à l’engagement qui fût celui de mon grand-père ».
C’est à partir de là que votre parcours associe chose publique et chose politique ?
A.G « Cela peut se dire de cette façon.
Je tisse en effet des liens avec Olivier Noblecourt, alors directeur de cabinet du maire de Grenoble et lorsqu’une place se libère, je rejoins son équipe en tant que chargée de mission. Plus tard, sur le mandat 2008-2014, j’occuperai une fonction d’ajointe auprès de Thomas Royer, devenu alors directeur de cabinet de Michel Destot
En 2008, Jacques Chiron, qui cherchait une personne jeune et qui habitait sur le canton, me propose d’être sa suppléante lors des élections cantonales sur le canton Grenoble 4. Après une courte période de réflexion, j’accepte cette proposition. Le poste de suppléante comporte peu de risque de m’exposer davantage. Alors, pourquoi pas ?
En mars 2008, notre binôme gagne face à Max Micoud. Jacques Chiron siège dans la majorité, dans ce qui est encore le Conseil général de l’Isère, devenu Conseil départemental depuis la réforme territoriale ».
Jacques Chiron fait une promesse à Amandine Germain. S’il devenait sénateur, elle siégerait de plein exercice au Conseil général, présidé à l’époque par André Vallini. Amandine Germain ne rêve d’aucun destin particulier, poursuivant au quotidien la mise en pratique de son engagement dans les fonctions qu’elle occupe à la mairie de Grenoble. Mais le 25 septembre 2011, la prophétie prend la forme de la réalité. Jacques Chiron devient sénateur de l’Isère. Amandine Germain, à peine 30 ans et qui attend son premier enfant devient conseillère générale de la majorité Vallini. Pour la première fois, Amandine Germain est élue et prend pleinement conscience que son « mot à dire » devient une parole qui compte. Si le sentiment de fierté est présent, celui de la responsabilité l’accompagne, avec toute la rigueur nécessaire. Le tout dans une assemblée à l’époque très masculine, où siègent moins d’une dizaine de femmes, dont Brigitte Périllié, Gisèle Perez ou encore Annette Pellegrin et Amandine Germain, pour un total de 58 élus.
A.G « Jusque-là, je connaissais les rouages et les enjeux de la mécanique municipale. Mais j’ignorais tout ou presque du périmètre départemental ».
André Vallini la prend immédiatement sous son aile et l’invite à participer aux séances d’exécutifs, là où beaucoup de choses se jouent. Au Conseil départemental comme ailleurs, Amandine Germain ne badine guère avec les politiques sociales et compte bien faire entendre sa voix lors des arbitrages budgétaires tout en restant loyale à sa majorité, à sa famille politique. Installée dans ses nouvelles fonctions qu’elle compte accomplir de son mieux, Amandine Germain décide de quitter son poste à la Ville de Grenoble. C’est à ce moment que Jacques Chiron lui propose de devenir son attachée parlementaire au Sénat. Nouveau métier qu’elle exercera de 2012 à 2016 avant de quitter cette sphère pour donner vie à un projet professionnel qui lui tient à cœur depuis longtemps : Enseigner le Yoga.
En 2014, Amandine Germain figure sur la liste de Jérome Safar, héritier légitime de l’ère Destot. La succession semble mal préparée et personne ne voit arriver la victoire d’Éric Piolle, alors presqu’inconnu des Grenoblois.Les chiffres du premier tour, au soir du 23 mars sont sans appel. La liste conduite par Eric Piolle réalise 29,41% des suffrages. Celle de Jérome Safar 25,31%. Suivent ensuite les listes conduites par Matthieu Chamussy pour la droite et Mireille d’Ornano, pour le FN. Pour Amandine Germain, la sidération doit très vite céder place à la raison.
A.G « Les Grenoblois ont fait un choix. Il faut l’entendre et ce, immédiatement. A gauche, il y a des règles. Et l’une de celles-ci consiste à se ranger derrière le premier, quand celui-ci représente la gauche, bien-sûr.
A ce stade de la campagne, alors que nous sommes dans cette semaine de l’entre-deux tours, je défends fortement le projet qu’il faut se ranger derrière Éric Piolle.
Les écolos n’avaient pas constitué une liste qui leur permettait de gouverner seuls. Il y avait beaucoup de novices dans leurs rangs. Eux-mêmes souhaitaient que l’on fasse « ticket » ensemble. Cette union des gauches aurait permis au Parti Socialiste de conserver une part importante des sièges du conseil municipal et l’histoire de Grenoble aurait pu continuer de se faire avec les Socialistes. A ce moment-là, il n’était en aucune façon question de se rallier en courbant l’échine. Ce choix de ne pas se rallier était et demeure encore incompréhensible. ».
Malgré de nombreux appels l’intimant au ralliement, comme celui de Jean Marc Ayrault, premier ministre pour encore quelques jours, Jérome Safar décide de se maintenir. Ses équipes font campagne dans cette semaine de l’entre-deux tours mais le cœur n’y est plus. Le score du deuxième tour tombe à 20 heures, ce dimanche 30 mars 2014. Éric Piolle l’emporte avec 40,02% devant Jérome Safar à 27,45%.Éric Piolle étant parvenu à déclencher plus de 7000 voix supplémentaires entre les deux tours.
En 2015, Amandine Germain sera élue à nouveau à son poste de conseillère départementale, mandat pour lequel elle sera réélue en 2021, cette fois dans l’opposition, le Conseil départemental ayant basculé à droite, Jean-Pierre Barbier sera élu président.
Lors de la présidentielle 2017, Amandine Germain soutient fermement la candidature de Benoit Hamon.
A.G « Benoit Hamon porte un projet anticipateur, socialiste et écologiste. Une vision politique visionnaire qui correspond exactement à mon engagement à gauche. Il dépose des marqueurs forts, comme le revenu universel. Ces valeurs de vision et d’anticipation sont celles qu’attendent les électeurs de gauche. L’histoire du Parti Socialiste est historiquement nourrie de cette volonté d’innovation. Et les gens réagissent principalement sur cette question des valeurs ».
Lors de la séquence des municipales 2020, Amandine Germain fait le choix de se mettre en retrait, ayant du mal à percevoir la stratégie d’Olivier Noblecourt. Éric Piolle, de son côté, l’approche afin de tenter de l’incorporer à sa liste, mais elle refuse, fidèle à ses valeurs et loyale au Parti Socialiste. Il en sera de même pour la législative partielle de janvier 2025 ou Amandine Germain percevra mal la lisibilité des couloirs de nage des uns et des autres alors même qu’elle croit que la première circonscription doit revenir à la sociale démocratie.
Printemps 2025.
Aux premiers jours du mois d’avril, Amandine Germain gagne la primaire socialiste locale contre Maxime Gonzalez et devient cheffe de file pour le Parti Socialiste, prête à conduire une liste pour l’élection municipale 2026. Son programme : Un projet de transformation sociale, écologique et une rupture claire avec le système néo-libéral représenté par l’actuelle majorité présidentielle tout autant qu’avec le bilan, pour de toutes autres raisons, de l’actuelle majorité municipale sortante. Une transformation, radicale dans le projet, douce dans la méthode.
A.G « Nous, socialistes, ne pouvons ni ne voulons partager le bilan de la majorité sortante.
Le gros point noir de cette mandature est la manière de faire, la question démocratique.
Il faut rompre avec les mauvaises relations avec les institutions, avec les acteurs de la ville et les habitants. Il faut en finir avec cette méthode descendante et autoritaire, ou la concertation est devenue opposition et ou la démocratie participative est plus que relative.
Si le projet, je le répète, est radical, il faut néanmoins que la méthode soit douce, qu’elle soit en capacité d’embarquer tout le monde. Cette notion est totalement fidèle à mon engagement comme à mon parcours : Embarquer, fédérer, construire ensemble. Un projet pour Grenoble et pour la Métropole.
Fort de ce projet, les écologistes sont-ils prêts à écrire une page neuve, avec nous ?
Je lance un appel dans ce sens-là ».
Fort d’un parcours d’une vingtaine d’années dans la sphère politique, quelles sont les émotions qui vous animent ?
A.G « Paraphrasant Ségolène Royal, j’aime dire que ma colère et mon indignation sont intactes.
La situation du monde, comme celle de chacune et de chacun, oblige à l’indignation. Sans indignation, on ne fait rien. Parallèlement, je suis émue par les trajectoires des gens. Les parcours me touchent. Le mien également, car rien n’était écrit à l’avance. Je suis fière de ce que j’accomplis et je reste exaltée par le chemin qui reste à parcourir. Car tout est là, et mon moteur est propulsé par cette volonté chevillée au corps que tout le monde peut et devrait participer à la décision publique ».
Ma colère et mon indignation sont intactes.Amandine Germain
A la tête de son collectif Demain Grenoble, HaKIMA NÉCIB intègre le panorama politique grenoblois avec en ligne de mire les élections municipales 2026 avec la volonté de participer au retour d’une gauche modérée et progressiste aux destinées de la ville de Grenoble.
Les élections municipales s'organisent jour après jour. Dernier opus, le passage éclair dans les parages de Raphaël Glucksmann, qui marque les esprits et éclaircit les couloirs de nages.
Le 23 mai dernier se tenait au Phoenix de Meylan le deuxième Opus de 8 IS BACK, événement consacré à celles et ceux qui ont fait la nuit grenobloise durant les deux décennies allant de 1980 à 2000.
Patrice Ganansia, fondateur et maître de cérémonie de cet événement se penche sur ce que le projet est devenu, de sa genèse à son actualité.
Les élus LFI de la majorité municipale de Grenoble indiquent par voie de presse leur intention de sommer Eric Piolle de rompre le jumelage entre Grenoble et Réhovot. Une injonction qui peut faire exploser Grenoble En Commun et faire émerger une rupture définitive entre les élus LFI et le reste de ce qui compose la planète Piolle.
Brève
CLOUAIR'HOVOT
Dans la séquence où les membres LFI de la majorité municipale de Grenoble tentent de tordre le bras d’Éric Piolle quant à leur souhait que la ville de Grenoble rompe le jumelage avec Réhovot, peu, finalement, sont ceux qui s’expriment sur ce sujet pourtant central qu’est le soutien d’une ville confortablement installée dans la paix vis-à-vis d’une ville demeurant sous la contrainte extrême d’une guerre.
Car en l’espèce, il est impératif de ne pas se tromper. Cette voie de la rupture, impliquant le déshonneur, là ou déjà se trouve les souffrances de la guerre, n’est pas celle de Grenoble. Pas celle non plus de l’ensemble des élus Grenoblois. Pas même celle d’Éric Piolle qui tenta de réactiver ce jumelage au soir de l’année 2023. Cette voiE prise n’est que la voiX hurlée de quelques-uns et de quelques-unes, galvanisés sans doute par l’arrivée concomitante du vitupérant Allan Brunon, demi-chef de file LFI, parachuté, quant à lui, non pas sur une plage normande mais sur une terre plus paisible, n’en déplaise à certains.
De ce bras tordu en vue d’un bras de fer, ou LFi tentera d’opposer son fiel résolument antisémite au miel humaniste et plus comestible d’EELV, sur le ring des élections municipales, chacun sait que tous les coups seront permis, même la prise en otage des contextes internationaux.
Peu se sont donc exprimés parmi ceux qui peuplent les travées du conseil municipal mais parmi ceux qui ont eu le courage de se prêter à l’exercice, Pascal Clouaire, élu de l’opposition municipale et vice-président de Grenoble Alpes Métropole relevait
« L’erreur politique et la faute morale (sic) qui reviennent à assimiler la population d’une ville aux décisions d’un gouvernement ».
Dans son intervention, confiée au Dauphiné libéré, Pascal Clouaire n’élude pas la prégnance de la dérive identitaire du pouvoir en place mais fustige les amalgames, qui ne sont pas propriété du champ lexical des camps adverses.
A cette heure de l’histoire ou il n’est pas inimaginable d’attendre l’arrivée en frêle esquif d’une Rima Hassan et ses sachets de fraises Tagada, accostant sur les berges de l’Isère, remercions monsieur Clouaire qui prouvait là que l’objectivité pouvait ne pas s’exonérer du courage.
Pascal Clouaire, vice-président pour Grenoble Alpes Métropole, en charge de la culture, se livre sur les questions qui impliquent le périmètre culturel métropolitain, pour ce qui est et ce qui vient et dessine ainsi ce que sera la place de la culture au sein de la métropole avec la profondeur de pensée nécessaire à ceux qui poursuivent et finissent par rattraper l’esprit du temps.
Après la fusion de Face et de Camp de Base Citoyen en mars dernier, collectifs pilotés par Romain Gentil et Pascal Clouaire, Grenoble Capitale Citoyenne, résultat de cette fusion, vient d'être rejoint par Equinoxe, jeune parti politique basé sur une écologie 2.0, inspiré par les travaux de jean-Marc Jancovici et qui avait
tant fait parler de lui lors de la législative partielle de janvier 2025 (1°ère Circo Isère) avec près de 8% des suffrages.
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Franck Longo, maire de Fontaine, Catherine Seguin Préfète de l’Isère et Jérome Chappa, directeur Interdépartemental de la Sureté Publique se mobilisent pour une opération inédite dans la commune de Fontaine afin de faire reculer la fatalité de l’insécurité liée au narcotrafic.
Au constat qui lui appartient que grenoble va plus mal qu'avant, Clément Chappet, à la tête du collectif "Réconcilier Grenoble", présentait lundi soir, lors d'une conférence de presse tenue au centre-ville, 30 personalités engageant compétences et expériences et qui, d'une seule voix, appellent Alain Carignon à sa candidature en vue des prochaines élections municipales de 2026.
Brève
AUTAIN EN EMPORTE LE VENT
Il y va souvent de l’aveuglement comme de l’humeur à commenter toute actualité dans laquelle Israël est impliquée. Une humeur qui pousse certains et certaines à trancher de manière manichéenne et donc sans discernement quand il faut analyser l’actualité internationale.
De cette façon, Clémentine Autain, députée Eco-S et ex LFI s’est empourprée hier au micro de Jean-Jacques Bourdin quant à décrire le conflit opposant Israël à l’Iran.
Selon elle : « La guerre est illégale », « La menace nucléaire iranienne doit se régler par la voie diplomatique », « les bombes n’amènent jamais la démocratie » et « Israël est une menace pour le monde »
A tenter de lui répondre, il se trouve que les guerres, par principe, ne semblent pas s’accommoder des cadres légaux, si tant est qu’ils existent en cette matière. Il y a peine à croire que Vladimir Poutine ait consulté son avocat avant d’attaquer l’Ukraine. De même pour le Hamas à l’aube du 7 octobre.
Plus loin, l’ambition de régler diplomatiquement la menace nucléaire iranienne relève d’un angélisme confondant quand on imagine la souplesse d’esprit d’Ali Khamenei, guide suprême de l’Iran.
Au surplus et même si cela n’est pas convenable, les bombes amènent où rétablissent parfois la démocratie comme ce fût le cas en juin 1944 et à bien d’autres occasions.
Avec toutefois une réserve allant dans le sens du propos de madame Autain : Les printemps arabes et les chutes de dictateurs comme Saddam Hussein en Irak, Mouammar Kadhafi en Lybie ou plus récemment Bachar el Assad en Syrie n’ont pas permis à la démocratie de s’installer jusqu’à parfois voir apparaitre des régimes plus totalitaires encore. Et dans cette partie du monde, il est utile de rappeler que l’Iran a fait le chemin inverse, laissant la révolution islamique de 1979 installer la nuit là où la lumière tentait de perser.
Enfin, à savoir si l’Israël de Netanyahou est une menace pour le monde, il est possible que cette gouvernance le soit en effet, mais contre un monde où règne l’obscurantisme le plus total et les repressions les plus sanglantes auprès de peuples qui aspirent surement, comme tous les peuples, à la liberté la plus élémentaire : celle de vivre.
Alors il est peut-être de temps de se jucher sur un rocher moins regardant sur la méthode que sur le résultat et de se satisfaire, certes au prix d’un cynisme contextuel, que d’autres nations que la nôtre, fasse le ménage à une place que nous ne souhaitons pas prendre.
Celle des guerres à mener, nécessaires parfois, au mépris de notre humanisme confortable, celui du « Tout sauf la guerre », d’Édouard Herriot quand Winston Churchill clamait plus tard :
« Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ».
Au reste, il n’est parfois pas suffisant et finalement jamais honnête, de croire ou de faire croire, à chaque occasion d’un micro tendu, que les choses complexes sont simples.
Après les portraits de Jimmy May et de Denis Dousset, celui de Vincent Duvillard vient compléter la découverte du trio constituant la gouvernance du Domaine de Charmeil.
Avec ce breton d’origine, venu il y a une vingtaine années entre nos montagnes après une première carrière d’agent immobilier en Bretagne pour poursuivre son activité de maitre d’œuvre dans le domaine de l’immobilier en général et de la maison individuelle en particulier, tout est toujours une histoire de rencontres.
Depuis hier soir, Maxence Alloto a perdu sa délégation métropolitaine à la logistique urbaine et durable.
Que cette décision soit le fruit d’un raisonnement politique ou d’une logique arithmétique importe peu quant à l’observation du constat.
Alors que les sites Vencorex et Arkema sont menacés, Raphael Guerrero et Christophe Ferrari, maires de Jarrie et de Pont-De-Claix montent au front.
Brève
CHAMROUSSIX: Village gaulois.
C’est dans une salle polyvalente comble de 35 personnes que madame la maire, Brigitte de Bernis, tentait une nouvelle fois de convaincre sa population de choisir, dans un vote sans valeur juridique, de la destination administrative de la station de Chamrousse. Avec pour questions shakespeariennes : « Rester dans le Grésivaudan, y rester mais sans rejoindre les autres stations intégrées où encore quitter le Grésivaudan pour rejoindre la Métropole grenobloise ».
Et pour réponses, plus proche d’Uderzo et Goscinny que des auteurs classiques :
« Oui ; éventuellement ; au pire ; non ».
Devant une assemblée médusée, sans barde ni druide, sans adjoints, ni élus de sa majorité, la maire de Chamrousse, poursuivait ses saillies contre le Grésivaudan d’Henri Baile et ses appels du pied vers la Métropole grenobloise de Christophe Ferrari qui pourtant a déjà en creux répondu et par voie de presse, face à l’insistance de l’édile d’altitude.
Une métropole représentée ce soir là par Eric Rossetti, vice-président de la métropole, en charge des communes et certainement attentif de la justesse du débat, au moins quand celui-ci concerne la place André Malraux.
De cette assemblée, notons quelques pépites, toutes provenant de l’article de notre consœur du Dauphiné Libéré telles que « nous sommes la station des JO de 68, nous sommes Killy », remarque qui ne manquera pas d’interpeller les plus jeunes d’entre-nous et surtout la saillie la plus surprenante de Brigitte de Bernis à l’encontre du Grésivaudan ou il est question du refus de l’intercommunalité de financer un transport par câble entre Chamrousse et…. Grenoble.
Devant tant de bon sens, Philippe Cordon, ancien maire de la commune et possiblement candidat à la prochaine mandature mettait l’accent sur le soutien indéfectible du Grésivaudan alors qu’il présidait au destin de Chamrousse.
Devant ce florilège de maladresses gauloises, ne nous étonnons pas si Brigitte de Bernis, encore maire de Chamrousse, n’affiche pas toujours « Bonemine ».
Interviewé dimanche soir en préfecture par l’ensemble de la presse locale, Eric Piolle indiquait que cette législative partielle ne devait pas être prise comme référence pour imaginer une cartographie en vue des municipales 2026.
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Ce même soir du 19 janvier 2025, Lyes Louffok et son équipe devaient être bien désappointés à la lecture des scores, communes après communes. Les communes des deux cantons du Grésivaudan offrent des scores rarement observés lors d’une législative en Isère et finalement les chiffres des trois cantons grenoblois sont tout autant décevants pour le candidat LFI. Pas une commune pour sortir la tête de l’eau, conserver un espoir et respirer un peu lors de ce deuxième tour, alors que le premier tour l’avait positionné en tête, mais de si peu.
Camille Galliard-Minier est parvenue à réveiller la gauche modérée, à fédérer les électeurs de droite et du centre. @Nathalie Beranger, Clément Chappet, Alexandre Lacroix et Hervé Gerbi ont fait le job en appelant leurs électeurs à se joindre à la candidate de la majorité présidentielle.
Tout ça pour ça
Au soir du dimanche 19 janvier 2025, le résultat est sans appel.
Camille Galliard-Minier, candidate fantassine de la majorité présidentielle et de ses satellites l’emporte avec près de 64% des suffrages au détriment de Lyes Louffok, parachutiste LFI (36%).
Camille Galliard-Minier a su, de la plus belle des manières, transformer une victoire annoncée comme une formalité en un triomphe électoral.
Brève
PSG ... Parti Sans Germain
Olivier Faure remportait jeudi sa réélection à la tête du Parti Socialiste. Une bien courte victoire que les esprits chagrins n’ont pas manqué de commenter mais une victoire quand-même, à porter au crédit d’une volonté de la permanence des choses, à si peu de temps d’une grande séquence électorale comprenant municipales, présidentielle et législatives.
Mais la France n’est pas Grenoble et ici, les deux tiers des votes sont allés au camp adverse.
Amandine Germain, cheffe de file des socialistes à Grenoble, soutenait, dans un communiqué diffusé sur son compte Facebook jeudi matin, la candidature d’Olivier Faure.
Munie de nobles arguments, celle qui est sensée conduire le PS aux destinées d’une liste à ce jour tapie dans les couloirs de l’hôtel de Ville grenoblois, soulignait à raison l’engagement de celui qui a su redresser le PS depuis 2018 en retissant la confiance avec sa base mais avec plus de déraison la lutte antilibérale prônée par celui-ci à des fins légitimement électorales ou l’anti trumpisme flirtait avec feu le NFP, lui-même héritier de feu (2) NUPES, avec pour dessein le maintien des parlementaires dans l’hémicycle lors des séquences législatives de 2024.
Mais à Grenoble, la pioche est mauvaise et la gifle monumentale. Car si torpillage et désillusion ne sont certainement pas ses travaux du jour, la cheffe de file socialiste, bien que fraichement élue par ses pairs depuis avril dernier, se trouve minoritaire dans sa propre formation politique à la hauteur d’un 70% à porter à son passif.
Au-delà des calculs savants qui pointent au sortir des urnes internes des partis, il n’est pas vain d’imaginer que les électeurs socialistes éprouveront probablement nombre de difficultés à séparer le bon grain de l’ivraie, quand viendra le moment de se rendre aux urnes, et de porter un bulletin dans les isoloirs de nos écoles et nos gymnases républicains et il y aura matière à parier que ces maladresses profiteront à tous, sauf aux héritiers de Solférino.
Rencontre avec Stéphane Vigne, 55 ans, technicien en laboratoire de
recherche et de développement ARKEMA depuis 29 ans dont 20 ans de lutte syndicale au sein de la CGT.
Alors que la sécurité ou plus exactement l’insécurité est sur toutes les lèvres (nos), Hervé Gerbi, ex-candidat à la législative partielle de la première circonscription et très probable candidat aux prochaines élections municipales grenobloises demande à Eric Piolle d’organiser un référendum citoyen sur l’anxiogène sujet de la sécurité.