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SYLVAIN LAVAL: MOBILE HOMME

Maire de Saint Martin le Vinoux, président du SMMAG, vice-président en charge des mobilités pour la métropole de Grenoble, membre du Conseil d’Orientation des Infrastructures, co-président de la commission transport auprès de l’Association des Maires de France (AMF), Sylvain Laval nous dit tout d’un engagement de chaque jour au service des autres et de son territoire.

Par Sébastien Mittelberger

En votre qualité de président du SMMAG, quel regard portez-vous sur ce mandat ?

Je suis heureux que l’on puisse apporter aux habitants de ce territoire des avancées concrètes et positives pour leur quotidien. C’est un travail collectif que nous avons conduit avec l’ensemble des intercommunalités. Un travail qui a permis un bon en avant d’une décennie sur la question des transports collectifs et ce, sur l’ensemble du territoire, que l’on habite en centre-ville, sur les côteaux montagneux ou sur les zones rurales. Nous avons eu à cœur de simplifier le dispositif des mobilités, d’harmoniser la tarification, de faciliter l’accès pour l’ensemble de la population. Sur ces points, le SMMAG remplit sa mission de service public auprès des habitants, que cela soit pour leurs déplacements professionnels ou personnels. Cette satisfaction est une volonté collective puisqu’elle est l’œuvre de plusieurs institutions, de plusieurs territoires et cela bien au-delà des sensibilités politiques. C’est un constat qui doit d’ailleurs nous instruire pour l’avenir que de savoir, sur ces sujets fondamentaux, dépasser parfois les vieilles chapelles pour pouvoir construire et avancer tout simplement pour l’intérêt des habitants.

Vous avez été récemment nommé au Conseil d’Orientation des Infrastructures, instance placée auprès du gouvernement. Pouvez-vous nous éclairer sur votre rôle au sein de cet organisme ?

Ce Conseil d’Orientation des Infrastructures joue un rôle qui effectivement n’est pas négligeable dans le domaine des mobilités puisqu’il a pour objet de conseiller le gouvernement et plus largement l’État sur tous les aménagements dans le domaine des mobilités, qu’ils soient routiers, ferroviaires, fluviaux ou encore aéroportuaires. Plus encore, cette instance a vocation de faire des préconisations sur l’avenir du secteur des mobilités telles que les investissements, les stratégies, les ordres de priorisation des enjeux, tout cela en tenant compte d’un contexte forcément contraint sur le plan budgétaire et parfois sur la capacité à agir de l’État comme des collectivités territoriales. Pour exemple, lors de nos derniers travaux, le gouvernement a souhaité engager un travail de réflexion sur la question des transports au travers d’une conférence nationale (Ambition France Transport), le C.O.I a été mandaté par le gouvernement pour proposer des préconisations sur la priorisation d’un certain nombre d’aménagements qui pourraient être réalisés et notamment la priorité qui concerne la fin des concessions autoroutières à l’horizon 2030 et la réaffectation des ressources pour qu’elle soit plus utile encore aux financements des projets de mobilités. Cette réaffectation pourrait notamment servir aux financements des projets ferroviaires et en creux, l’enjeu des RER sur les territoires. En cela, le rôle du C.O.I est d’organiser et de planifier dans le temps ainsi que d’éclairer l’État dans ses décisions.

Vous assurez également la co présidence de la commission transport auprès de l’Association des Maires de France (AMF). Avez-vous un rôle pédagogique au sein de cette institution ?

Jouer un rôle au sein de la commission transports, mobilités, voiries au sein de l’AMF, c’est avant tout partager des savoir-faire avec des collègues de tous les territoires de France mais également de typologies différentes. C’est échanger avec des confrères de grandes agglomérations urbaines, de villes moyennes, de zones rurales, de montagnes, de littorales ce qui permet de se rendre compte que les approches sont très différentes d’un territoire à l’autre, ce qui est très enrichissant dans les réflexions que nous pouvons avoir sur nos projets de mobilités comme dans les réponses que nous pouvons apporter. Cela permet de sortir de sa vision locale des sujets à traiter, de se rendre compte que des collègues peuvent rencontrer les mêmes problématiques sans pour autant y apporter les mêmes réponses. C’est également une voix qui compte auprès des autorités nationales, qu’elles soient gouvernementales ou parlementaires puisque nous sommes régulièrement consultés sur ces sujets. 

Au travers du prisme de cette commission, le périmètre du SMMAG est-il important par rapport à d’autres territoires Français ? 

Le périmètre du SMMAG fait effectivement référence en cela que nous sommes parvenus à regrouper à une très grande échelle, celle du bassin de vie, la question des mobilités en abolissant les frontières administratives et en mutualisant une offre de service qui implique un périmètre géographique et d’habitants absolument considérable avec 123 communes et quasiment 650 00 habitants pour presque 1400 kilomètres de réseau de transports en commun, ce qui unique en France en dehors du réseau Ile de France. Dans les débats que nous avons, notamment dans la conférence nationale des transports, le SMMAG est régulièrement cité ce qui constitue une fierté locale et la démonstration que nous sommes parvenus à construire un travail collectif, de plusieurs générations d’élus et de coopérations territoriales. 

Ce travail d’unification du réseau avec le Grésivaudan et le Pays Voironnais a-t-il été un long fleuve tranquille ?

Une telle réalisation ne peut être que le fruit du travail et du dialogue. Dans un premier temps, il faut définir les attentes de chacun des territoires et veiller à ce que ces attentes s’inscrivent dans une cohérence globale. Tout cela demande beaucoup d’écoute, de bonne intelligence dans la coopération en tenant compte des divergences, souvent légitimes entre les territoires. Ces différences d’approches sont souvent l’occasion de dépasser le projet initial, de l’enrichir, de l’ajuster. Ensuite, le rôle du SMMAG est de coordonner l’ensemble et de donner une réalité à ce projet. Après six ans de mandat, le réseau de transports a considérablement évolué, nous avons amené le vélo partout et développé

le covoiturage et unifié la tarification. Cette capacité à travailler ensemble pourrait avoir valeur d’exemple et donner envie à d’autres territoires de nous rejoindre pour une coopération à une échelle encore plus large car en matière de mobilité, il n’y a pas de frontières. Quand nous évoquons la question des mobilités dans le pays Voironnais, cela permet d’être forcément en discussion avec le territoire de la Bièvre, de St Marcelin Vercors Isère Communauté qui peuvent avoir des attentes sur le covoiturage ou encore sur le vélo. Cela est également vrai pour le Vercors car les interactions sont naturelles autour d’un bassin de vie. La mobilité est un des sujets centraux des citoyens. Cela fait partie des éléments essentiels de la vie comme le logement ou l’emploi. Cela l’est d’autant plus que dans la société que nous traversons qui est en plein questionnement, qui doit amorcer des transitions vers le futur, la mobilité est au cœur de ces bouleversements. Mais il faut répondre à comment on se déplace et avec quels moyens ; avec la prise en compte des évolutions technologiques, des véhicules et des modes de déplacements de demain. La mobilité fait partie des grands défis de société et nous devons anticiper les changements de comportements des usagers pour préparer cette mobilité d’avenir tant sur le plan des usages que technique et c’est ce que nous nous employons à faire à l’échelle territoriale du SMMAG. 

Vous vous êtes positionné comme étant farouchement opposé à la gratuité des transports. Qu’est-ce qui motive cette conviction ?

C’est un vrai sujet de société. Je veux prendre le temps d’expliquer pourquoi je considère que c’est d’une fausse bonne idée. En premier lieu, il est évident que l’idée peut paraître séduisante. Mais dans les faits ça ne fonctionne pas. Alors pourquoi est-ce une si mauvaise idée ?

D’abord il m’apparaît que c’est profondément injuste et surtout très inefficace. Injuste parce que mettre dans l’idée des populations que les choses vont pouvoir fonctionner d’elles-mêmes en pensant que le seul impôt va pouvoir financer tous les déplacements n’est pas raisonnable et surtout on exonérerait ceux qui ont la capacité à contribuer à hauteur de leurs moyens de cet effort de solidarité collective. Je considère que c’est le contraire même de la justice sociale et de la solidarité. Il faut évidemment aider ceux qui rencontrent des difficultés et qui ont de faibles moyens mais ceux qui ont la capacité à contribuer au financement du service doivent continuer de le faire. Plus encore, il n’est pas raisonnable d’imaginer qu’un territoire comme le nôtre, équipé de 1400 kilomètres de réseau de transports en commun, pour un budget de 200 millions d’euros de coût annuel de fonctionnement et d’expliquer que cela ne coute rien et qu’il suffirait d’augmenter les impôts pour faire fonctionner l’ensemble, ce n’est pas vrai, ça ne suffirait pas.

Ensuite, je trouve cette théorie de la gratuité profondément inefficace car si les usagers du centre urbains seraient effectivement enchantés de ne plus avoir à payer le transport, d’autres populations, qui proviennent de secteurs géographiques comme le Grésivaudan ou le Voironnais et qui utilisent leurs véhicules quotidiennement qui ne prennent pas les transports en commun, pas pour des raisons tarifaires mais parce qu’elles sont en demande d’un service qui répond à leurs besoins. C’est-à-dire avoir la bonne ligne de bus au bon endroit, avec une fréquence horaire satisfaisante. Donc il ne s’agit pas d’un problème de tarif mais de qualité d’offre de service. Donc, si nous ne sommes pas en capacité de faire basculer cette catégorie de population dans les transports en commun, il est inutile de perdre des dizaines de millions d’euros de recette pour un effet quasiment nul de fréquentation supplémentaire ou de report modal de la voiture.

Plus loin, cette perte de recette considérable aurait pour conséquence que nous serions moins en capacité d’entretenir le réseau ce qui entrainerait inévitablement une baisse des fréquences des bus et diminuerait les capacités de renouvellement des matériels roulants, ce qui n’est bien évidemment pas souhaitable pour notre territoire. Nous avons souhaité un réseau et un niveau de service ambitieux, tant par son périmètre que par sa qualité, alors il faut en assumer le coût de fonctionnement et de développement. Il faut le maintenir. Je le redis avec fermeté : la gratuité des transports pour tous est impossible. En revanche, il faut continuer à investir sur la qualité du service, renouveler le matériel et préparer les transitions de demain, notamment en améliorant les fréquences des bus.  Parallèlement, nous sommes attentifs aux publics les plus fragiles. C’est ce que nous faisons avec la tarification solidaire qui est la plus forte de France puisque les revenus les plus faibles ont accès à l’intégralité du réseau pour 2,5 euros par mois, puis une tarification progressive en fonction du quotient familial, ce qui doit être une fierté locale. Je tiens également à souligner que les employeurs contribuent à cet effort collectif en prenant à leur charge à minima 50% du coût de déplacement de leurs salariés. Le coût du transport pour l’usager est donc faible et doit être relativisé.

A quel moment avez-vous commencé à vous passionner pour les politiques publiques ?

Assez jeune, j’ai commencé à m’intéresser à ce qui se passait autour de moi au travers de mon attention pour l’actualité. Je situe cette curiosité lors de mes années lycée. Spontanément et en lien avec l’éducation que m’ont donné mes parents, c’est à ce moment que je perçois qu’il y a des débats, des enjeux de société qui sont posés. Simultanément, j’ai découvert la vie publique, ces élus qui prenaient des décisions, qui menaient des projets tout en les expliquant, tant sur les mobilités, que le logement ou encore le développement économique et cela m’a rapidement fasciné. Alors j’ai commencé à me documenter, à lire les magazines des collectivités, à suivre les actualités en lien avec les politiques locales. Je suivais les débats locaux et au fil du temps, des situations et des rencontres se sont produites.

J’ai suivi mes études au lycée international de Grenoble jusqu’au bac, puis sciences po Bordeaux afin de poursuivre un cursus universitaire de sciences politiques et sociales Franco-Allemand, ce qui m’a amené à passer plus de deux ans à Stuttgart, en Allemagne. 

Vous êtes également passionné par la géographie.

La connaissance de la géographie et des cartes permet de bien visualiser les choses et d’avoir une vision à la fois d’ensemble et détaillée afin de mettre en perspective les distances, les différences de relief et la manière dont les choses sont organisées sur un territoire. L’analyse qui découle de la lecture des cartes est très enrichissante. Cela permet aussi d’aimer plus en détail la topographie et la richesse des territoires. Ce qui finalement n’est pas inutile quand on a, comme moi, des fonctions liées aux mobilités.

Votre engagement politique date de ces années-là ?

Durant mes études, mon gout pour l’engagement prend effectivement une tournure politique et j’adhère au Parti Socialiste. Une démarche étroitement liée à mon intérêt pour les politiques publiques et qui me permet de rencontrer Didier Migaud.

Après mes études, j’ai l’opportunité de travailler à l’Assemblée nationale au sein du groupe parlementaire socialiste dont le président est Jean-Marc Ayrault, en tant que conseiller en charge du suivi de la commission des finances. A cette époque, Didier Migaud est le spécialiste des questions de finance pour le Parti Socialiste et devient rapidement le président de la commission des finances, dans l’opposition, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. 

Cette commission est certainement un des endroit les plus formateurs du parlement puisque de par sa dimension budgétaire, nous avons accès à tous les champs de la politique publique, ce qui amène à une compréhension globale du fonctionnement de la mécanique de l’État, de la construction d’un budget, de la mise en œuvre des politiques publique avec l’ensemble des institutions locales et nationales mais c’est aussi l’endroit où les débats sont les plus passionnés, avec par exemple des nuits entières dans l’hémicycle sur la loi de finances, car c’est là que se prennent les décisions majeures pour le pays. Participer au vote d’amendements qui vont modifier des régimes fiscaux ou mettre en place des dispositifs de soutien, tout cela avec l’ensemble des groupes politiques, cela constitue des souvenirs inoubliables.

Quand viendra l’alternance politique, en 2012 et l’élection de François Hollande à la tête de l’État, j’aurais l’occasion de rejoindre des cabinets ministériels, notamment auprès de Geneviève Fioraso, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche pendant trois années avant de travailler avec Annick Girardin, au ministère de la fonction publique, jusqu’à la fin du quinquennat. Parallèlement à mes activités nationales, en 2014, je suis élu conseiller municipal à Saint Martin le Vinoux, auprès de Yannik Ollivier, alors maire de la commune. 

En 2017, alors que je m’interroge sur mon parcours professionnel à venir, on me propose de devenir chef de cabinet de la nouvelle Garde des sceaux, Ministre de la justice Nicole Belloubet, fonction directement en lien avec mes expériences précédentes et avec mon engagement politique au sein du parti Socialiste. Avec le ministère de la Justice, je découvre un nouveau périmètre ministériel passionnant, en lien direct avec la vie des Français. Là encore, une expérience incroyablement intense au cœur des enjeux du pays et du fonctionnement de la machine étatique sur un plan régalien. Avec des sujets centraux comme la protection judiciaire de la jeunesse, de la politique pénale ou pénitentiaire mais cela permet aussi de voir comment la justice est rendue en France, ce qui constitue un sujet fondamental et très enrichissant.

Quel regard portez-vous sur la politique grenobloise et l’arrivée d’Éric Piolle en 2014 ?

Comme pour beaucoup d’observateurs, j’ai éprouvé une forme de surprise car sa victoire n’était pas spécialement attendue. Cette victoire d’alors et en creux celle d’un maire écologiste marquait à la fois une rupture et une nouveauté, avec des propositions plus marquées sur un certain nombre de sujets. Mais en ma qualité de militant socialiste, à cette période, je n’étais pas particulièrement enthousiaste à ce changement. Je considérais que l’action qui avait été conduite jusque-là par la majorité précédente était satisfaisante. Le territoire avait une image positive en grande partie grâce aux décennies d’actions coordonnées entre les collectivités de l’époque, la ville, la métropole et le département fonctionnant d’une voix commune avec l’objectif d’un véritable projet de développement territorial avec des avancées dans de nombreux domaines. Sur le plan politique, il faut également observer qu’à Grenoble, il y a une histoire entre les socialistes et les écologistes qui a été très vive et parfois exacerbée sans jamais que les deux courants d’idées puissent devenir de véritables partenaires.  Au reste, alors que nous sommes presque à l’issue de deux mandats, mes convictions d’origine se sont confirmées et au-delà de quelques actions intéressantes comme la mise en avant de la question des espaces cyclables qui est incontestablement positive, on ne participe pas au développement d’un territoire uniquement sous le prisme du vélo.

Nous sommes un territoire qui a une histoire liée à l’innovation, sur la rupture technologique permettant de préparer les transitions de demain ou encore les avancées sociales. Nous sommes en pointe sur bien des domaines et je regrette cette orientation politique qui ne prône pas le soutien à l’économie et à l’innovation. Je n’approuve pas non-plus cette forme de gouvernance brutale et autoritaire où le compromis, le dialogue et l’équilibre des positionnement n’ont guère leurs places. Aujourd’hui, toutes ces tensions, ces oppositions constantes amènent aux blocages et plus loin à des fractures majeures avec les habitants.  L’essence même de la gauche est d’avoir cette vision de rassemblement, de solidarité, d’équilibre face aux injustices et je trouve que la municipalité actuelle a échoué en exacerbant les tensions avec notamment trop d’oppositions entre la ville centre et les communes périphériques. Une ville centre doit être un moteur, un cœur de réacteur ouvert sur les autres, pas un frein à toute forme de développement. Nous sommes dans une situation très vive et nous avons perdu cette cohérence qui était un des carburants de notre territoire. Au-delà des chapelles politiques, il faut se concentrer sur la vision que nous nous devons de partager sur les projets du territoire.  Les différences de point de vue existent, il faut les assumer vis-à-vis du grand public qui, dans ses expressions démocratiques, fait ses choix.  Je pense fortement que le vrai sujet se trouve à cet endroit. Quelle vision voulons-nous pour l’avenir et le développement de notre territoire pour les années à venir et il est capital que ces élections municipales de 2026 tranchent sur cette question, car elle est, selon moi, fondamentale. 

Vous êtes maire de Saint-Martin le Vinoux depuis 2020. Estimez-vous votre premier mandat est satisfaisant ?

La campagne de 2020 est une vraie campagne locale et je décide de m’engager dans la campagne municipale et de proposer une liste et un projet aux habitants que je vais construire progressivement. Dans mes contacts avec la population et à la suite de réunions d’échanges, de rencontres dans les rues, je vais me nourrir de leurs attentes et exposer mes idées, ce qui va me permettre de construire mon programme. La particularité de Saint Martin le Vinoux est d’être limitrophe de Grenoble et de Saint Egrève de l’autre côté. Deux communes offrant de nombreux services. Pour autant Saint Martin le Vinoux, c’est près de 6000 habitants qui vivent à la fois dans une zone urbaine et dans un espace montagneux allant jusqu’à 1200 mètres d’altitude, avec des hameaux de montagne et une vie complètement différente selon qu’on demeure en partie basse ou haute de la commune sur une échelle de 20 kilomètres carrés.  Ce mandat est ma première expérience en qualité de maire. C’est une responsabilité particulière puisque cela intervient alors que nous traversons une crise sanitaire inédite. Au début de mandat, nous ne sommes donc pas du tout sur des enjeux classiques de la gestion d’une commune. Il faut répondre à l’urgence sanitaire, aux demandes des habitants, interagir avec les instances compétentes, chaque jour apportant son lot d’incertitudes.  Au sortir de cette crise, nous pourrons accéder aux sujets plus classiques de la gestion de la commune et mettre en place les éléments du programme qui nous a engagé auprès des habitants. 

Quelle est votre vision de l’échelon métropolitain ?

La place de la métropole est absolument centrale puisque c’est elle qui détient les grandes politiques publiques en matière de développement, d’aménagement, de solidarité. Diriger une commune, c’est avant tout être dans une échelle de grande proximité. La population nous saisit sur tous les sujets et toutes les problématiques qu’elle peut rencontrer et le rôle d’un maire et des élus municipaux est d’y répondre. Pour autant, l’échelle communale est la vitrine de l’ensemble des préoccupations de nos concitoyens. On y traite tous les sujets. Logement, scolaire, santé, sécurité, aménagement de l’espace public, sport, cultures et solidarités, tout ce qui peut influer sur la vie quotidienne des habitants. J’insiste ici sur l’importance de la dimension des solidarités et de la gestion du Centre Communal d’Actions Sociales (CCAS) qui est une face peut-être moins visible et moins connue du grand public mais qui est absolument essentielle car le vrai travail de repérage, d’attention, d’orientation sur des publics fragiles se fait au travers du CCAS, qui est sous la responsabilité directe de l’équipe municipale et du maire de la commune.

Je suis un fervent soutien de l’intercommunalité et de la pertinence de cet échelon. Elle représente la capacité à se regrouper, à mutualiser afin d’être plus efficace et mener des projets qui seraient difficilement réalisables au niveau communal. Cette pertinence est à fortiori renforcée quand on s’inscrit dans une métropole où la loi donne des prérogatives supplémentaires qui concentre l’immense majorité des champs des politiques publiques locales, ce qui fait de l’intercommunalité un outil central et essentiel.

Pour autant, il faut que toutes les communes puissent trouver leurs places au sein de cette institution et qu’il y ai un bon niveau d’interactions, de dialogues et de complémentarité.  Pour rester sur la focale locale, j’estime que les politiques publiques menées par Grenoble Alpes Métropole sont de grande qualité. La métropole est très engagée sur de nombreux sujets et va souvent beaucoup plus loin que ce que les simples prérogatives de la loi imposent et je peux dire qu’après dix ans d’activité la métropole tient toute sa place. 

Je suis un fervent soutien de l’intercommunalité et de la pertinence de cet échelon. Elle représente la capacité à se regrouper, à mutualiser.

Sylvain Laval, président du SMMAG.

Quelles sont les émotions que vos fonctions vous procurent ?

J’adore ce que je fais. Tous mes mandats, mes fonctions, qu’ils soient locaux ou dans des instances nationales, sont nourris par une passion quotidienne de l’engagement. Chaque jour, je retrouve cette sensation d’être utile, de servir mes concitoyens et de mettre en place des actions qui permettent de faire bouger les choses. 

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