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Stéphane Le Foll

Stéphane Le Foll, LE GEANT ROSE

Répondant à l’invitation de la fédération du Parti Socialiste Isérois, Stéphane Le Foll, maire du Mans et ancien ministre de l’Agriculture, s’est rendu hier à Science Po Grenoble, pour un débat sur l’agriculture avant de rejoindre Crolles pour une réunion publique. L'occasion de lui poser quelques questions

Par Sébastien Mittelberger

Quel regard portez-vous sur le poids du Parti socialiste dans le panorama politique actuel ?

Au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, le total des voix de gauche ne représentait que 28%, score égal à celui de François Hollande en 2012, lors du premier tour de la présidentielle. La gauche est donc en perte de vitesse. Ce constat est certainement lié à la politique d’Emmanuel Macron qui a favorisé des fractures et a donc autorisé des pluralités radicales notamment à gauche, en siphonnant le centre gauche et le centre droit à son profit. Cette idée de la tri partition (gauche radicale-centre élargit-droite radicale) du débat démocratique est une analyse qui selon moi est fausse. 

Il faut à tout prix dépasser cette idée et la gauche ne doit pas se complaire en une complicité avec l’extrême gauche mais retrouver sa ligne originelle, sociale-démocrate et pleinement républicaine. Cette porosité avec la ligne mélenchoniste n’élève en aucun cas la colonne vertébrale historique du Parti Socialiste.

Le congrès du PS aura lieu en juin de cette année. Olivier Faure va candidater à sa réélection. Il sera votre candidat ?

Non, pas particulièrement. Je pense que le Parti Socialiste doit passer à autre chose. De mon point de vue, Olivier Faure est usé par les années NUPES/NFP. Dernier fait en date, la position ridicule lors de la deuxième censure me pousse à dire qu’il y a un manque évident de maturité et de cohérence. Faut-il encore que le parti s’accorde dans une unité quant à trouver d’autres candidates ou candidats. 

Plus loin, pensez-vous que l’Europe est encore politiquement compétitive ?

L’Europe est, dans son existence politique, contestée par l’intérieur, on a pu l’entendre lors du récent sommet du populisme européen et elle est faible de ne pas trouver son unité et si elle ne réagit pas, elle est peut-être condamnée à devenir une seconde zone avec, heureusement une monnaie unique, l’Euro comptant parmi les trois monnaies référentes avec le dollar et le yuan. 

L’Europe est pourtant dotée d’un embryon d’organisation politique et démocratique et d’un marché conséquent, il ne lui manque finalement pas grand-chose. 

On ne peut pas brandir une union de façade et jouer chacun sa partition dans son coin.

Pour autant, on observe des velléités souverainistes et nationalistes parmi des pays membres et comme le disait François Mitterrand : le nationaliste, c’est la guerre. 

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