D’abord imaginées en 2019 lors de la construction de la loi Orientation des mobilités puis remise au menu de la loi Climat et Résilience de 2021, les ZFE tendaient à réglementer la circulation dans les villes de plus de 150 000 habitants selon un système restrictif dans une volonté sociologique, sanitaire et écologique. Quelques années plus tard, le dispositif a alimenté tous les fantasmes dogmatiques et partisans mais n’a pas avancé d’un pouce quant à sa mise en œuvre. Y voir ici la limite de la centralisation comme celle de la décentralisation. Mal imaginée, mal conçue, mal expliquée, mal vendue aux acteurs économiques comme aux collectivités, les ZFE font du sur-place et on peut imaginer que le dispositif est en situation de rétro-pédalage à l’échelon parlementaire. Si députés et sénateurs reculent jusqu’à jeter l’éponge devant ce fiasco totalement éloigné de tous les principes de réalité, c’est en partie par l’absence totale de pédagogie et par la certitude qu’il était aisé de faire croire que ce qui est complexe est simple. Le système des ZFE interdit beaucoup et propose peu et contraindre de Paris ne suffit pas pour convaincre à Grenoble. Car il faut l’entendre, maire et président de métropole, n’étaient dans cette affaire, que des acteurs de l’application de la loi et rien d’autre. L’État tenait ce qui semblait être un gouvernail. Devant ce Waterloo maquillé en Austerlitz, et alors que les territoires ont déjà investis des sommes considérables dans ce projet mal engagé , certains élus, dont le président de Grenoble Alpes Métropole, ne s’interdisent pas de présenter la facture au gouvernement.
Sébastien Mittelberger

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