Vincent DUVILLARD est un enfant d’ici. Plus précisément du Nord-Isère. Né durant l’été 1983 dans une famille aimante, d’un père enseignant les mathématiques et d’une mère orthophoniste. Vincent, sa soeur, future institutrice, et leurs deux parents ont le gout de la famille, celui des moments passés ensemble, une forte inclinaison pour les choses de la culture et de l’esprit. Vincent est déjà un enfant actif, toujours en mouvement, s’essayant à de nombreux sports. Pour autant son premier contact avec le golf ne viendra qu’à ses 18 ans, un peu par hasard, comme pour bien des pratiquants de ce sport, encore atypique et confidentiel, à cette époque-là. Son premier terrain de jeu, le château de Faverges, à la Tour du Pin, golf disparu depuis. Vincent aime les sports et les loisirs anglo-saxons. Pour leur élégance mais aussi pour ce sens de l’équité ou le physique ne joue qu’un rôle secondaire comme le billard, les fléchettes ou donc le golf, les rendant accessibles à tous. Plus que de taper des balles, Vincent décide de participer à une première compétition dont il sortira avec une belle prestation au point qu’il est repéré par le moniteur du club. Un certain Philippe Genin. Homme d’autorité et de passion, stakhanoviste du travail, sorte de Guy Roux du golf, il devient durant les trois ans que Vincent passe à ses côtés, un gourou, un mentor, presqu’un père spirituel. Car dès le deuxième cour, Vincent sait que son destin sera lié au golf et qu’il fera du monitorat une partie de son métier.
En une année, Vincent Duvillard passe de l’apprentissage à handicap 0. Il est doué, très doué et mature. En cela, il sait que la dextérité ne remplace pas l’expérience et que celle-ci va lui manquer dans certaines parties du jeu. Il se présente au concours de moniteur sans trop y croire, tout en légèreté et en audace.Son étoile est brillante, après moins de deux ans de golf, il ressort des examens fédéraux avec son diplôme de moniteur en poche. Le voilà professionnel!.
Golf Trotter
Pour peaufiner son art, Vincent part à Montpellier, l’académie, puis en Suisse. Une suite de trois années au golf des 3 Vallons en nord-Isère, « trois années superbes » confiera-t-il. Mais Vincent est jeune et sa pugnacité et sa rigueur ne soustraient rien de son gout pour une existence aventureuse. Le voilà enfin partit pour l’Australie, un rêve qui devait absolument devenir réalité. A son retour en France, les hasards et les gouts de la vie le conduiront en Normandie, région qu’il a parcouru enfant, lors de vacances familiales. Le voilà enseignant au golf de Vire, magnifique 18 trous dessiné par Yves Bureau. L’aventure dure 3 ans, le conte des mille et un jours. Si ses fonctions le comblent, Vincent, pour cocher toutes les cases de l’album de sa jeune existence, sait qu’il doit se confronter à la compétition, pour l’amour du jeu. Le voilà en lice pour l’ALPS TOUR, troisième division européenne derrière le Tour européen et le Challenge tour. Hélas, une méchante blessure à la cheville mettra un coup d’arrêt à sa carrière de joueur professionnel. Pour autant, son enthousiasme n’est pas entamé et le Duvillard Tour se poursuit avec un départ pour la Nouvelle Zélande et sa plus grande ville: Auckland et ses 2,5 millions d’habitants. Dans ce pays du bout du mondedans et dans une langue étrangère, Vincent y apprendra les respect des peuples, la valeur du travail, il y fera aussi des rencontres qui imputeront sa vie. Fort de cette expérience romanesque, Vincent décide de rentrer en France, gonflé par ces acquits qu’il veut plus que tout importer en France, son pays.
Le 38 rugissant.
Vincent pose alors son sac et ses clubs au golf des 3 Vallons. Nous sommes en 2014. Un magasin SPORT 2000 a ouvert ses portes aux abords du golf avec bien-sur un espace dédié à la vente de matériel de golf. C’est à cette occasion que Vincent fait une rencontre majeure et qui devra impacter sa vie, à bien des égards et dans bien des domaines, la dirigeante de l’enseigne SPORT 2000, Pascale Gozzi. Vincent intègre la structure et développe l’activité golf. Et c’est encore par les hasards et les coïncidences de la vie, que Vincent fait aussi la connaissance de Jimmy May, homme lige, décidément au carrefour de bien des rencontres.
Le champ des possibles.
L alchimie prend forcément entre les deux passionnés et dés 2018, une première collaboration voit le jour. Vincent accompagne de plus en plus les équipes de Jimmy, qui officie au domaine de Charmeil.
La collaboration s’étoffe. Le partage des rôles est parfait. Jimmy dresse la boîte à outil nécessaire et Vincent se charge de donner du sens à l ensemble de l enseignement.
Jimmy c est le praticien. Vincent le théoricien, le stratège.
Très vite le destin des deux comparses trouvera son terrain de jeu commun et Vincent de rejoindre la dream team de Charmeil. Nous sommes en 2019.
De l enseignement des équipes, Jimmy et Vincent se partagent aussi les secteurs de jeu.
Le grand jeu pour le premier.
Chipping et puttîng pour le second.
Les résultats sont là. Les filles montent en première division et en 6 ans ils écrivent une page significative de l histoire du club.
C est encore Jimmy qui fait le lien entre Denis Dousset et Vincent Duvillard. Ensuite tout va très vite.
Le projet de rachat se monte en septembre. L association de compétence entre les trois hommes est parfaite. Chacun dans son couloir de nage. Sa valeur ajoutée bénéficiant à l ensemble. En janvier 2025, Denis Dousset, Jimmy May et Vincent Duvillard annoncent le rachat du Domaine de Charmeil
Royal & Ancient
Dans les charges dévolues à Vincent il y a le parcours en lui même. son animation comme son entretien.
Féru de l’histoire des choses en général et du golf en particulier, Vincent se souvient que les anglais, pères fondateurs du golf conçoivent des golfs en tenant compte de l architecture du lieu. L’intelligence du jeu passant par la compréhension et le respect du site. Au constat des golfs « parcs d’attractions » , Vincent Duvillard souhaite imposer l’authenticité, avec un référentiel plus proche de St Andrews que des parcours de la PGA. Au Domaine de Charmeil, 75 hectares sont dédiés au golf et à leurs praticiens mais c’est aussi 75 hectares de nature, entretenus, aménagés mais aussi garant de la biodiversité, constitués de flore et de faune. Selon Vincent, qui érige l’entretien du parcours en une vision technique et responsable, il faut redonner du sens au parcours et replacer ainsi dans la philosophie originelle de la pratique du golf.
Comme à St Andrews et même durant le British Open, les parcours se conforment naturellement à la saisonnalité. Sec par temps ensoleillé, plus souples et gras quand le temps est humide. Seuls les green doivent demeurer verts, c’est bien là l moindre des choses. Les tontes aussi doivent tenir compte du relief des lieux et si les rough sont plus fournis et épais à plus de 180 mètres du départ, c’est peut-être un appel à modifier la stratégie de la partie et une invitation faite aux joueurs de laisser le rutilant driver dans le sac au profit d’un club présentant mois d’aléas, lors de la retombée d’une balle qu’on préfère sur le fairway. Notons que cette nouvelle façon d’imaginer le jeu, proposé ici par Vincent ne peut pénaliser que le joueur très confirmé et amener chacun à progresser dans tous les secteurs de jeu, ce qui rendra assurément les parties encore plus passionnantes.
Retour vers le futur.
Conjurer la chorégraphie des tondeuses, placer le joueur dans une configuration tout autant originelle que novatrice, permettre la venue ou le retour de nouvelles espèces animales, constater le nichage d’une buse, installer des cabanes à oiseaux pour faciliter l’installation de mésanges, introduire des poissons dans les pièces d’eau afin qu’ils entretiennent naturellement les abords et réduisent la prolifération des moustiques, car « les animaux vont nous aider » souligne Vincent.
Récupérer la tonte des green et la traiter via un biodigesteur pour en séparer le gaz et l’engrais et en exploiter l’ensemble. Penser à l’agro foresterie, à l’éco paturage, au maraichage, la production de fruits et légumes sur certaines parties du domaine, engendrer finalement de nouvelles ressources et de nouvelles économie d’échelles comme de ressources. Vincent Duvillard ne s’interdit rien, pense à tout ce qui peut être bénéfique à l’exploitation du domaine de Charmeil, tout autant qu’aux golfeurs, tout autant qu’ à la nature.
Car l’ADN de Vincent est ainsi fait, nourrit de la terre d’ici comme de ses voyages au bout du monde, constitué d’un pragmatisme chevillé au corps mais emprunt d’une poésie que sa pratique du piano ou de la guitare et de sa curiosité pour tout ce qui l’entoure ou l’approche ne saurait jamais démentir.


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