JEAN PAIN SOUS LES BOMBES
A Grenoble, en 2025, il s’agit d’un djihad mené par les élus LFI de la majorité municipale , à l’endroit d’Éric Piolle, remettant en cause le jumelage entre Rehovot et Grenoble, hiératique dans son contenu mais symbolique dans son contenant, sommant l’édile de mettre le sujet à l’ordre du jour du conseil municipal du 23 juin, puis du facétieux Allan Brunon, fraichement parachuté, insultant Eric Hattab président mesuré d’un CRIF prudent ou la réponse aux injures récoltées se fera par voie de justice, marquant là un « cessez le feu » regrettable, tant la joute aurait été savoureuse dans la durée
Cette première saillie intervient comme une première bataille annonçant les suivantes, une vocifération publique sonnant le glas de la paix.
Les troupes se déploient en formations dans un premier temps éparses pour mieux frapper ensuite quand le temps des estocades sera venu.
LA CLEPSYDRE SE VIDE
Alors que le sablier de la campagne électorale entame sa longue et lente coulée, les pièces prennent place sur l’échiquier du panorama politique grenoblois.
Le 19 juin, sous la chaleur accablante des derniers jours du printemps, c’est le collectif des chefs de file de la sphère EELV, mené par Lucille LHEUREUX, Margot BELAIR, Laurence RUFFIN et Nicolas BERON-PEREZ qui s’ébroue devant Eve MOULINIER, notre consœur du Dauphiné Libéré, pour exprimer un propos qui va impacter les couloirs de nage du schéma électoral.
PATIN, COUFFIN ET RUFFIN.
Car alors que les observateurs sont nombreux à s’interroger sur qui, d’une liste EELV et apparentés et d’une autre, conduite par les Insoumis sera en position de force suffisante, pour mener l’ensemble à la victoire, en 2026, c’est le collectif EELV, pas encore clairement déclaré, avec un propos dont la lecture du titre suffirait à dispenser les lecteurs et les observateurs les moins gourmands, de la lecture du reste de l’article, en indiquant :
« LFI est notre partenaire historique et elle le reste ».
Et Lucille LHEUREUX de rappeler le rôle capital qu’avait joué LFI dans la victoire d’Éric PIOLLE en 2014, au surplus que ce dernier ait pu l’oublier.
Une rencontre avec le quotidien régional qui intervient juste avant l’organisation d’un grand rendez-vous « avec toutes les formations politiques qui partagent les mêmes valeurs ».
Les nominés étant le Parti Animaliste, Les Écologistes, l’ADES, métastase locale, l’APRÈS, (mouvement dissident de la maison Mélenchon, crée par Clémentine Autain, François Ruffin et Alexis Corbière, entre autres, sorte de Insoumis 2.0), Génération S, crée par Benoit Hamon et vérolé depuis par tous les dogmatismes à la mode, Ensemble !, ancien satellite FLI qui, pris de bon sens vient de fusionner avec l’APRÈS, le Réseau citoyen, chantre monomaniaque de la démocratie participative et LFI, qu’il n’est pas utile de présenter.
Cet appel du pied en forme d’hommage et de message amoureux en est-il un où bien a-t-il vocation de rafraichir les velléités, comme le souligne habilement Eve Mouliner, des insoumis de faire cavalier seuls…
Quant à la désignation de la tête de liste dans cette partie du monde, il faudra attendre l’automne.
LE PARTI SOCIALISTE : COUSIN(e) GERMAIN(e).
Plus loin, Laurence Ruffin, dont l’habileté n’est pas à mettre en doute, jongle avec les éléments de langage en indiquant que des citoyens apatrides politiquement pouvaient venir, ainsi que des socialistes… Ce qui laisserait apparaitre que chacun et chacune peut librement se rendre à ce rendez-vous, quand nous savons que le lieu de ce rassemblement est tenu secret et que les invités doivent être triés sur le volet.
Il est à peu près certain que la formulation « à des citoyens sans parti ni étiquette et des socialistes » a dû faire mouche auprès d’Amandine Germain, touché sans doute au cœur par tant de générosité et entre les omoplates par ce coup de poignard. D’autant qu’Amandine Germain, nommée aux responsabilités socialistes iséroises au début du mois d’avril, fait montre à la moindre occasion, d’une allégeance tantôt docile, tantôt militante, aux moindres désirs politiques Piolle et il ne fait aucun mystère qu’elle était la favorite du maire de Grenoble pour cette fonction.
Une inclinaison qui peut ravir quelques membres du PS local, ceux qui ont milité pour qu’Olivier Faure soit reconduit dans ses fonctions mais qui peut buter sur les électeurs PS isérois, qui, eux ont voté très majoritairement pour Nicolas Mayer Rossignol, à plus de 65%.
Un marqueur qui peut laisser entrevoir la faiblesse d’Amandine Germain dans sa propre boutique, ballotée entre les votes nationaux et leurs impacts en local. Une première alerte qui intervient alors qu’elle n’est encore que cheffe de file, pas encore candidate et donc sans la moindre liste constituée, traitée par EELV comme une cousine lointaine conviée finalement à la dernière minute pour picorer les restes du festin, si tant est qu’elle s’engage à laver la vaisselle, lorsque la table sera desservie.

LES SABLES EMOUVANTS
Plus en creux, on peut s’émouvoir, à défaut de tout comprendre de ce qui semble être une stratégie dont on perçoit mal les contours. Est-ce là encore un billard à plusieurs bandes et qui échappent à l’acuité des observateurs les plus attentifs où bien une démonstration qu’Éric Piolle peine à tenir sa majorité, à si peu d’encablures de l’échéance municipale de 2026 ?
Mais ces derniers épisodes montrent aussi l’agilité des locataires du boulevard Jean Pain et leur capacité à brouiller les pistes à dessein. Rendons-leur cet hommage qu’ils savent ainsi demeurer les maîtres des horloges tant sur la gestion de la montre que de celle de la boussole.
DYSON ET LES POUPEES RUSSES.
Pour autant, ils ne sont pas les seuls à se mouvoir et à s’organiser sur l’échiquier politique.
A leur droite, quand on sait que tout ce qui n’est pas eux se situe à leur droite, les autres formations prennent positions dans ce qui pourra peut-être constituer un encerclement.
Dernièrement, le mouvement piloté par Hakima Necib, Demain Grenoble, s’est offert de fusionner avec le Retrouver Grenoble de Pierre Edouard Cardinal et nul doute que cette nouvelle poupée Caucasienne viendra s’imbriquer dans celle, plus grande, de Grenoble, Capitale Citoyenne, dont déjà la marque Équinoxe figure sur la carlingue.
Grenoble Capitale Citoyenne, dont la chaine ADN se compose du Camp de base citoyen de Pascal Clouaire et du Faces de Romain Gentil, sait transformer la chrysalide en papillons mais si la question du leadership, pourtant posée lors de la conférence de presse du 26 mars avait été balayée d’un revers de la main par les deux portes paroles, la nécessité de voir sortir du chapeau un leader devient impérieuse.
A cet exercice, Romain Gentil avait une petite longueur d’avance avec son positionnement clair auprès de Place Publique, jusqu’à oser, en cerise sur le gâteau, une jolie photo au côté de Raphaël Glucksmann.
Mais c’est bien mal connaitre Pascal Clouaire que de penser qu’il peut se laisser impressionner par un selfie. Tapis dans la lumière, qu’il préfère à l’ombre, excepté si c’est la sienne qui est projetée, le vice-président en charge de la culture n’oubliera surement pas de rejoindre cette même Place Publique peut-être avec moins d’image, sans doute avec plus de texte. Car l’homme est doué et roué. Un mandat lui aura suffi à la compréhension précise du fonctionnement politique, qu’elle soit majuscule ou simplement politicienne. Enfin, pour désigner la tête de liste, s’en suivra sans doute une double primaire, celle des militants G2C puis des instances et adhérents Place Publique.
FACTO T- HOMME
A la droite de Grenoble capitale citoyenne, représentant son bloc central et populaire, Hervé Gerbi poursuit sa route en biathlète, à la fois coureur de fond et tireur de précision. S’embarrassant sans excès de la notion de collectif, lui préférant celle d’équipe, l’ancien candidat à la législative partielle de janvier avance à pas mesurés mais rapides, ancrant son positionnement subtil et cultivé entre le progressisme rocardien et la doctrine visionnaire d’Édouard Philippe.
Quant à la concrétisation de sa colonne vertébrale politique, il se murmure dans un chuchotement ténu mais de plus en plus persistant qu’il pourrait être investit par Horizons ces jours prochains, entre aube et crépuscule.
EN MARCHE… ARRIERE.
À observer ainsi la cartographie du panorama politique grenoblois, une case semble avoir le plus grand mal à prendre sa place sur ce damier pourtant géométrique.
Quid en effet de la place que pourrait tenir Renaissance, le parti de la majorité présidentielle ?
Dans un autre murmure, plus ténu encore et moins distinct que celui qui concerne l’investiture d’Hervé Gerbi par Horizons, il se dit que si la case d’une gauche modérée et progressiste occupe le terrain, Gabriel ATTAL renoncerait à désigner un ou une candidate et jetterait l’éponge face à un panel électoral déjà sophistiqué.
Pour autant, électeurs et les électrices fidèles à Renaissance ne seront pas orphelins puisqu’ils pourront tourner leurs regards et finalement leurs bulletins de vote tout autant en direction de Grenoble Capitale Citoyenne et sa certification de plus en plus estampillée Place Publique que vers l’horizon proposé par Hervé Gerbi et son bloc central et populaire ou se côtoient pragmatisme libéral et sociale démocratie, et dont un des axes majeurs de sa politique est orchestré par un Édouard Philippe qui fût le premier des premiers ministres d’Emmanuel Macron.

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