Noblesse oblige
Si « Retrouver Grenoble », collectif citoyen composé de plus d’une centaine de membres fait le choix de ne faire émerger aucune tête de liste c’est peut-être que le mouvement a plus la volonté de porter une ambition collective et social-démocrate que de s’obstiner à occuper un couloir de nage ou l’eau se fait rare et les nageurs nombreux.
Au reste et à date, Pierre Edouard Cardinal ne souhaite pas que le mouvement qu’il co-représente soit adossé à une étiquette précise et on le comprend.
Depuis le 3 avril, le PS grenoblois a fait le choix de porter à sa tête Amandine Germain, personnalité dont on peut imaginer sa compatibilité avec l’aile présentable de la majorité sortante, celle de Laurence Ruffin, discrète jusqu’au silence, aérienne jusqu’à la lévitation quant Place Publique semble braconner au coin de la vigne, le sécateur dans la poche gauche, attendant patiemment l’émergence du bon grain, pour une vendange qui risque de s’avérer tardive.
Moins loin, G2C, collectif fusionnel qui a réussi son entrée sur les scènes politiques et médiatiques impose pour le moment une nouvelle cartographie du panorama politique grenoblois.
Fort de ces constats, doué de raison et en toute intelligence, il est plus que probable que Pierre Edouard Cardinal s’interroge sur la volonté de son mouvement à conduire une liste estampillée Retrouver Grenoble au premier tour des municipales 2026.
Car selon lui, l’obligation politique et morale de proposer une alternance à la majorité sortante est la priorité et cette priorité est absolue.
Alors, Sans étiquettes ?
Pierre Edouard Cardinal le martèle : la gauche qu’il incarne est ouverte, non clivante, sans radicalité. Une gauche qui n’oppose par les forces vives du territoire, qu’elles soient économiques, sociales, écologiques et donc citoyennes.
Se dire de gauche sans pour autant participer au jeu des appareils, c’est refuser selon lui « l’archipelisation de la vie politique grenobloise » mais c’est aussi réfléchir à plusieurs, mutualiser des courants de pensées, consulter d’autres mouvements, d’autres collectifs.
A cet exercice, Pierre Edouard Cardinal, directeur de MINATEC dans la vie civile, se sent des proximités intellectuelles avec le collectif Grenoble Capitale Citoyenne, les deux mouvements souhaitant tourner la page de la majorité sortante avec ce projet d’alternance et éviter le « Piolle dilué ».
Vu de l’extérieur, ces deux mouvements semblent pouvoir s’entendre et avoir bien des choses en commun et il est vraisemblable de penser que leurs électorats dorment aux mêmes lits.
Les 4 saisons
Aux premiers jours du printemps 2025, à une année de l’échéance municipale, la route est encore longue et il est aisé de s’exonérer des partis avec une volonté sincère de privilégier l’intérêt général des citoyens à ceux des appareils.
Mais après l’été, il y aura l’automne, puis l’hiver, saisons ou il est raisonnable de mieux se couvrir. Alors chacun devra troquer l’ombrelle au profit du parapluie et se réchauffer auprès des âtres chauds et protecteurs.
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