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Jimmy May: l’ombre au service de la lumière.

Entouré de Denis Dousset et de Vincent Duvillard, Jimmy May prend la direction du domaine de Charmeil

Par Sébastien Mittelberger

SAUCE CATALANE
C’est au cœur de son enfance, en terre catalane, lors d’une journée portes ouvertes que Jimmy May découvre le golf.
Immédiatement, la magie opère.
D’abord le cadre. Cette pleine campagne, verte et rigoureuse.
L’entretien soigné et précis du parcours école d’Amélie-les bains fait mouche auprès de ce garçonnet vif et empreint du contact immédiat avec la nature. Dès cette enfance, Jimmy sait que sa vie se passera dehors, en prise directe avec les odeurs auxquelles il est particulièrement sensible, celles de l’herbe coupée au plus près du sol ou charriées par le vent, celles des essences des arbres au printemps, des feuilles dormant au sol en automne. Les sons de la nature participent aussi à son bien-être : Le bruit de l’eau, celui du vent. Jimmy aime la simplicité évidente de cette éducation catalane, la rivière, la ferme, faucher les herbes hautes, nourrir les animaux. Prendre le temps de ressentir et de contempler.
Ces valeurs ne le quitteront jamais, au point d’en faire une partie significative de son métier.

Puis il y a le golf en lui-même, cette discipline qui est à la fois un sport, un loisir et un jeu. Immédiatement, il se prend de passion pour le contact avec la balle. 4,27 de diamètre et 40 cm3 à faire évoluer dans des hectares bucoliques. Bien que déjà rugbyman, Jimmy May le sait, à moins de 10 ans. Le golf sera sa vie.
Au début des années 90, Tiger Wood n’a pas encore posé son tee planétaire et le golf n’a pas encore atteint sa pleine popularité. Les clubs sont pour la plupart privés, les membres des clubs sont sociétaires et la pratique de ce sport reste confidentielle et les retransmissions télévisées sont très rares, en dehors de l’émission l’heure du golf, animée par l’illustre Nelson Monfort.
Jimmy May tape sans relâche des balles sur le pitch & putt d’Amelie les Bains, minuscule parcours école. Il y a peu d’enseignants mais un professeur l’a repéré en vient de Perpignan pour le voir évoluer dans cette école de golf dont il est le seul élève afin de lui donner les premiers rudiments de ce sport complexe et exigeant.

Frustré par la taille de son terrain de jeu, Jimmy apprend qu’un golf 18 trous est sur le point d’être conçu, à 20 kilomètres de là, une propriété encore en travaux et qui deviendra le domaine de Falgos. Jimmy y trouve enfin un stade de jeu où il peut exprimer son énergie et son talent. Ce parcours n’est pas encore ouvert mais, avec la complicité bienveillante de la propriétaire des lieux, il peut jouer à sa guise, accompagné de son frère ainé, quelles que soient les conditions météo avec des vaches et des chèvres pour seules spectatrices.

Les années passent. A 17 ans, Jimmy sait qu’il veut consacrer sa vie professionnelle à enseigner le golf.
La vie est souvent parsemée de rencontres et au-delà de ses études de green keeper, Jimmy May croisera la route de Jean Delgado, sorte d’Al Pacino du golf, ami de Dominique Larretche et de Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux qui lui confiera le projet golfique de Bordeaux Lac. D’autres personnalités des greens jalonneront le jeune parcours de Jimmy, comme Gilbert Lafont et Patrice Amadieu, gourou du coaching dans l’univers du golf depuis plus de 30 ans.
Au-delà de la technique, ces mentors transmettront à l’élève May une boite à outils composée de valeurs, celles du travail bien fait, du labeur et de l’exigence tant sur les parcours que dans les autres parties de l’existence.

UN CLUB, UNE VIE.
Au début des années 2000, brevet d’état de moniteur en poche, Jimmy, qui croise bois et fers avec des pointures comme Raphael Jacquelin aurait pu céder aux sirènes d’une proposition qui devait l’amener sous la chaleur d’un golf prestigieux et marocain mais c’est en Isère qu’il décide de poser ses clubs, plus précisément au domaine de Charmeil. C’était en 2003.
Jimmy May ne quittera plus ce club et en 2025, dont il est assurément un des piliers et tout aussi certainement l’âme.

A 23 ans, équipé une carrure de rugbyman, d’un accent catalan dont il ne se départit jamais et d’un regard d’enfant, Jimmy May croise ici la route d’un autre personnage décisif dans sa carrière, Fabien Rabaté, directeur et maitre des lieux charismatique et discret.
Entre ces deux-là, la confiance est réciproque et immédiate. Fabien laissera carte blanche à Jimmy pour développer la partie sportive du club, en cette époque-là à la traine des classements régionaux.
Notre moniteur, Index 0 dans le civil, créera, avec des moyens pourtant modestes, toute une structure sportive, une école de golf qui enseigne aux enfants dès leurs 7 ans jusqu’à les porter au firmament des classements pour certains.
A force de labeur et de détermination, les résultats arrivent et placent les équipes et en creux le club de Charmeil en haut des leaderbords. Des titres prestigieux dans les années 2010, un top 8 national pour l’équipe féminine, la première division pour les équipes séniores et féminines.

Puis vint la période de la direction de Jean-Luc Guillaumin qui transformera le domaine de Charmeil en profondeur, du parcours et de ses abords, du restaurant à l’hôtel. Là encore, le duo May-Guillaumin fonctionne. Tous deux amoureux de la performance et l’exigence chevillée aux corps.
Depuis 6 ans, le nombre de moniteurs est passé à 4 afin de dispenser un enseignement de haute qualité aux jeunes mais également aux membres du club qui doivent tous bénéficier de l’ensemble des structures d’entrainement.

2025
Depuis la fin du mois de janvier, une nouvelle partie se joue au domaine de Charmeil avec un trio de propriétaires et de dirigeants compétents pour un projet ambitieux.
Denis Dousset, Vincent Duvillard et Jimmy May prennent la direction et l’animation du complexe sportif, golfique et hôtelier avec la volonté d’aligner l’association sportive, la structure commerciale, les coachs et les membres pour offrir le meilleur à tous et toutes.
Beauté et entretien du parcours, plan de fertilisation, école de golf, performances sportives, exigences gastronomiques et hôtelières, qualité du pro-shop, satisfaction du parcours client, sont autant de curseurs à maintenir et à développer dans un souci d’excellence.

Encore une fois, comme depuis 22 ans, Jimmy May est au cœur du leaderbord de cette nouvelle aventure.
Pas de quoi le griser pour autant. Car pour Jimmy May, ce nouvel épisode de sa carrière est autant de challenges à relever. La donne a évolué sur de nombreux plan, notamment sur le volet de la transition écologique avec les contraintes imposées par la loi Labbé qui prévoit, depuis le 1° janvier de cette année, l’interdiction de l’utilisation des produits phytosanitaires pour l’entretien des golfs.

Au cœur de ce nouveau dispositif, Jimmy May promène sa présence rassurante et énergique du practice au 18, entendant et voyant tout, considérant son métier comme un sacerdoce, comme un maire administre sa commune, fier de produire de l’envie et de la joie et n’étant jamais aussi heureux que quand il estime que son parcours est « à jour » avec pour seule boussole la passion des meilleurs et la simplicité des plus humbles.

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