RÉTROVISEUR
Le 31 octobre, Hervé Gerbi, dans un salon de thé du centre-ville, dévoilait devant la presse son affiche de campagne et les premières mesures qui seront les piliers de la campagne de son mouvement, désormais intitulé « Nous, Grenoble ». Une affiche qu’Hervé Gerbi souhaite inclusive et ou l’ADN grenoblois se décline à la fois dans le logo avec une place importante consacrée au bâti, aux montagnes, solides, qui nous entourent, à cette eau, élément de vie, perpétuellement en mouvement. L’ensemble dessiné, graphique, dans un cœur, symbole de la vigueur la plus élémentaire et la plus absolue de la vie. Une identité visuelle qui précède ce NOUS GRENOBLE, une formule qui sonne comme un générique, souligne la dimension collective et inclusive, qui dit tout, bien plus impactante que les « celles et ceux » à la mode, plus soucieux de n’exclure personne que de rassembler tout le monde. Un NOUS GRENOBLE, qui ne cherche pas à réconcilier ceux qui ne sont pas divisés, ni à retrouver ceux qui ne sont pas perdus mais à inclure dans leur totalité tout ce qui est géographiquement, naturellement indivisible : une population. NOUS GRENOBLE, deux mots pour deux autres, le collectif, l’ancrage.
La photo, en noir et blanc interroge les esprits les plus chagrin. Ces derniers relevant une évocation nostalgique, un marqueur mélancolique quand Hervé Gerbi s’amuse à répondre du parti prit artistique de ce choix. En juillet déjà, il avait créé la surprise en présentant sa première affiche, réalisée avec le concours de l’Intelligence Artificielle (IA).
Enfin, sous le prénom et le nom du candidat, une deuxième formule, explicite et douce : Le souffle et la force. Le souffle, peut être celui qui libère les énergies, les capacités d’action. La force, celle du rassemblement, celle d’une ville robuste, celle de la conviction, de l’unité.
Au-delà de l’affiche, qui sera diffusée à 6000 exemplaires par un réseau de militants toujours croissant, Hervé Gerbi a profité de cette conférence de presse pour rappeler que la promesse de départ est tenue. Avec un rassemblement qui prend des incarnations diverses et complémentaires, comme avec les ralliements d’Hakima Nécib, clairement et historiquement engagée à gauche, celui de Jean-Charles Colas-Roy, ancien député Renaissance, celui de la société civile, du savoir, de la connaissance avec celui de Loïck Roche, de la société civile et populaire avec le ralliement de Nassim Akrour.
INTELLIGENCE NATURELLE
Dans ce même temps, Hervé Gerbi et son équipe présentaient le robot conversationnel qui animera le site internet du candidat. « Un outil qui permettra à toutes et tous de dialoguer avec cet assistant virtuel sur le programme et les orientations de NOUS GRENOBLE », comme le souligne Raphaël Meyer, concepteur du projet. Un concept qui s’appuie sur le savoir-faire de la société Mistral IA, start up française. Un outil et une méthode qu’Hervé Gerbi promet d’étendre, s’il est élu maire de Grenoble, au site internet de la ville de Grenoble, regrettant que le site actuel de la ville soit complexe, peu interactif. L’utilisation de l’IA pourrait permettre de libérer du temps aux agents municipaux pour mieux accompagner les administrés moins à l’aise avec les outils numériques. Une initiative d’ailleurs relevée par la presse nationale, nos confrères du Parisien ayant consacré un article à cette innovation mise en œuvre par Hervé Gerbi et ses équipes.
« Grenoble avance quand elle innove. Son histoire, ses universités, ses laboratoires et ses startups façonnent une ville qui ose. Demain l’intelligence artificielle investira tout l’espace public. Il vaut mieux agir que subir. Tester l’IA, l’appliquer, en mesurer ses capacités comme ses limites avec notre assistant conversationnel et nos outils de campagne.
Hervé Gerbi
Au bout du bout, il y a l’humain. Derrière le robot, il y a une rencontre possible et souhaitée avec moi, très vite, dans notre local de campagne et partout dans Grenoble ».
La troisième partie de la conférence de presse sera consacrée à la présentation des premières propositions. L’occasion de revenir sur Allo Grenoble, plan de sécurité pragmatique et chiffré, dans une volonté de dépassionner un sujet trop souvent hystérisé tant localement que nationalement. Plus loin Hervé Gerbi annoncera « un bouclier alimentaire des ainés » et le « chèque resto des ainés » proposition déclinée en constats et en mesures, là encore chiffrées dans les détails les plus précis. Enfin, la troisième de ces premières mesures et peut être la plus ambitieuse cible « l’école universelle au cœur » avec en point d’orgue la cantine gratuite pour les enfants grenoblois. Sur ce dernier point qui ne manquera pas de faire débat, surtout dans un contexte ou l’argent public se raréfie, Hervé Gerbi argumente par l’esprit, la lettre et le chiffre, s’appuyant dans sa démonstration et quand nécessaire, au gaullisme social d’Édouard Philippe et au réformisme prudent de Michel Rocard, deux anciens premiers ministres peu friands de formules incantatoires.
CHRON’HORIZONS
Depuis, à défaut de s’emballer, la machine Gerbi accélère. Clips de campagne, présentation de son équipe et de ses colistiers via les réseaux sociaux, opérations d’affichage ou de tractage. C’est aussi prendre le temps de quelques pas de danse lors d’une fête, quartier St Laurent ou de superviser les derniers travaux de son siège de campagne qui ouvrira sous peu. Bref, pas un jour ou la tête de liste de Nous Grenoble ne construit pas un épisode du feuilleton de sa campagne municipale. Car une élection municipale est un feuilleton, une mini-série qui se joue en une seule saison mais se décline en plusieurs épisodes. Il y a le temps du positionnement, celui du récit, du collectif, de l’équipe, de la liste, de l’inclusion des partis politiques puis de l’incarnation. Une incarnation qui doit s’imposer, partout et en toutes heures, dans les rues, sur les réseaux sociaux, sur les murs et porter un message, bref, compréhensif et lisible par tous. Le message que souhaite porter Hervé Gerbi est celui de l’humanisme d’action. Un cap lisible et une méthode pratique constituée d’objectifs clairs, d’expérimentations comme celle de l’IA. Comme celles d’évaluations publiques, permettant de rester à « portée de gifle » selon la formule chère à Gérard Larcher. Une méthode qui est cohérente avec la colonne vertébrale politique du candidat Horizons, celle du pragmatisme réformiste de Michel Rocard, de la justesse de l’action d’Hubert Dubedout, de la vision du résultat d’Édouard Philippe ou encore de l’humanisme de Robert Badinter, qui, malgré une immense adversité, rend l’abolition de la peine de mort concrète, inscrite dans les fiertés à porter au crédit de notre République.
KING OF COOL
Mais au-delà de son Contrat de Rassemblement qui enjoint le ralliement de toutes les forces des centres, de la société civile et des humanistes, au-delà de la promotion de son humanisme d’action, version 2.0 d’un arc humaniste dont il ne faut pas renier l’intuition mais regretter la dérive autoritaire, Hervé Gerbi montre le plaisir qu’il prend à faire campagne, démontre que la rigueur de Colbert n’empêche en rien l’aisance sociale de Beaumarchais. Un plaisir, un enthousiasme, une incroyable énergie qui font du bien et qui tranchent avec ce monde, peuplé de collabsologues qui agitent la société de leurs prédictions funestes, des frontières du globe jusqu’aux cœurs de nos villages.
Grenoble offre un panorama passionnant avec une diversité de listes qui va d’Allan Brunon (LFI) à Valentin Gabriac (RN) et dont rangs pourraient encore grossir avec l’arrivée en lice du collectif de Fabien Givernaud, Grenoble Alpes Collectif. Grenoble est une ville intellectuelle, à la pensée politique plurielle et sophistiquée. En cela, elle mérite une diversité de l’offre d’une telle richesse. Au soir du 15 mars, sauf si une liste devait l’emporter au premier tour, il est plausible que le deuxième tour s’inscrive dans une quadrangulaire, à minima. En tête et conformément aux différents sondages, la liste conduite par Laurence Ruffin. Car la candidate coche bien des cases et il est imprudent de sous-estimer son talent. Plus encore, nombre de ses opposants s’appuient sur un rejet de la majorité sortante, ce qui n’est en réalité qu’une fiction, les dernières enquêtes d’opinions le prouvant. Plus loin encore, son affiche de campagne basée sur le OUI est un signe fort de l’esprit du temps. Juste derrière, Hervé Gerbi, pourrait damer le pion à Alain Carignon, s’il parvient à boucler la boucle de son Contrat de Rassemblement et parvenir à réunir les suffrages des électeurs Horizons, Renaissance, Modem, Udi et pourquoi pas une portion des électeurs LR ou d’électeurs socialistes, orphelins de Solférino. Une hypothèse qui ne doit en aucun cas occulter la force de la marque incarnée par Alain Carignon. L’ancien maire de Grenoble, ancien président du Conseil Général, ancien ministre fait partie intégrante du patrimoine politique grenoblois et sa connaissance du pavé local est un atout majeur, doublée d’une énergie qui semble échapper à tout, y compris à l’empreinte du temps. Plus loin, mais peut-être à peine, la liste LFI conduite par un Allan Brunon paradoxal et doué, porteur d’une ligne politique nationale et universelle, qui score lors d’élections nationales ou européennes, même si le lien avec des élections locales restent à mesurer. Plus loin encore, négliger le RN n’est pas marque de prudence. Si Valentin Gabriac parvient à constituer sa liste, il est possible qu’il compte au point de se hisser au deuxième tour, ce qui ne serait pas la première fois pour une liste RN à Grenoble. Aux portes de nos envies, les listes conduites par Amadine Germain pour le PS et par Romain Gentil pour Grenoble Capitale Citoyenne-Place Publique. Si le vote pour la gauche modérée existe historiquement à Grenoble, les attractions des astres de ces deux listes ne devront pas se transformer en « attractions désastres » en se télescopant dans les méandres de la confusion. Restent trois électrons politiques qui doivent réfléchir à ce que la liberté peut entrainer la solitude et l’isolement. En tête, Émilie Chalas, ancienne députée Renaissance, femme politique surdouée, dotée d’une pugnacité à l’épreuve des balles mais dont les hésitations et l’envie de la possibilité d’une ile pourraient nuire à sa volonté de peser sur cette élection. En deuxième position, Pierre Edouard Cardinal, taulier du collectif Retrouver Grenoble, qui semble attendre que tous se dévoilent avant d’entrer véritablement en piste. SI la prudence n’est pas vaine en politique, le sablier est le même pour tous. Enfin, pour compléter ce podium, Pascal Clouaire semble refuser que l’on pense qu’il ait dit son dernier mot. L’universitaire et vice-président métropolitain en charge de la culture peut encore nous réserver bien des surprises.
MERCI
A conclure, n’oublions pas de remercier toutes ces candidates et ces candidats qui s’engagent, qu’ils soient de gauche, du centre ou de droite, radicaux ou modérés, pour le bien commun et l’intérêt général. Car bien au-delà de ce que certains nomment l’ambition personnelle, il y a chez toutes celles et tous ceux qui ont le courage de confronter leurs énergies aux suffrages de leurs semblables, la traduction républicaine d’une véritable histoire d’amour entre un territoire, une candidature et des électeurs.
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