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CARIGNON FACTORY CLUB

Aux premières heures de ce soir et de cette fin d’été, Alain Carignon et son collectif Réconcilier Grenoble ont tenu le pari du jour: Remplir la rue comme on fait le plein d’une salle lors d’un meeting de campagne avec à la clé, un succès incontestable.

Par Sébastien Mittelberger

Ils étaient près de 1000 personnes à s’être déplacés à l’appel de l’ancien maire de Grenoble pour le lancement du local de campagne du collectif Réconcilier Grenoble, au 26 de l‘avenue Alsace Lorraine.  Une scène, des écrans géants, un compte à rebours faisant face à une foule venue entendre les mots, l’énergie d’un homme qui s’offre à son public, avant de se soumettre aux électeurs, aux soirs des 15 et 22 mars 2026. 

Un homme qui a su perdre souvent avant de tout gagner et dont la première joute électorale date de 1967, au foyer de quartier Fernand Texier, à Saint-martin d’Hères, dans une commune pourtant communiste. 

Un homme rompu aux foules comme à la solitude, celle de celui qui décide, aux salles grenobloises pleines à craquer comme à celles, vides, de sa jeunesse, quand il fallait battre la campagne iséroise pour des cantonales, à Livet-Gavet ou ailleurs.  Un homme armé seulement de ses deux boussoles, le gaullisme et la détermination et qui n’a jamais cédé ni à la facilité des partis politiques, ni à la difficulté, face à la qualité ou la renommée de ses adversaires.  Un homme qui a conversé avec André Malraux, avec Maurice Couve de Murville, qui a déjeuné avec Pierre Mendes-France. Un homme qui a siégé avec Simone Veil au parlement européen, qui a participé aux conseils des ministres auprès de Jacques Chirac, Edouard Balladur, François Mitterrand. Un homme qui remporta Grenoble en 1983, face à un Hubert Dubedout médusé, puis en 1989, face à Michel Destot désarmé.  Un homme qui remporta le Conseil général en 1985, face à Louis Mermaz, pourtant star socialiste de l’époque.   Un homme deux fois ministres, en 1986, en 1993, laissant derrière lui des bilans décisifs et à qui nous devons la loi sur les risques majeurs pour l’environnement ou encore la création de la 5° chaine, la chaine du savoir lors de son passage au ministère de la communication. Un homme qui sait ce que la responsabilité signifie, dans la lumière de ses succès comme dans la pénombre des tourments qui ne lui furent pas épargnés, comme chacun le sait. 

Ce soir, devant une foule sans sociologie ni marqueur, des hommes et des femmes, de tous âges, de toutes conditions sociales, c’est ce même homme qui est monté sur scène, simplement équipé de son inaltérable envie, un homme intact dans ses convictions comme dans son énergie. Une énergie dont il fait preuve face à Éric Piolle, lors de joutes sans lesquelles les conseils municipaux ne seraient que de pâles chambres d’enregistrements ou encore à la Métropole, ou ses interventions sont presqu’attendues tant ses talents d’orateurs sont reconnus, toutes obédiences politiques confondues. 

Alain Carignon, par son expérience, sa résilience, sa détermination, et alors qu’il ne joue plus un avenir au destinées parisiennes, parvient toujours à déplacer les foules et ce n’est pas le maigre tumulte de quelques-uns, armés de pancartes sales sur la forme et salissantes sur le fond qui viendront ternir la fête de celles et ceux qui ce soir, sont venus nombreux croire et espérer à la possibilité d’un autre demain, possible, pourquoi pas ; sincère, assurément. 

La soirée doit se terminer, il faut démonter la scène, remercier tout le monde. Alain Carignon, lui, restera jusqu’à la fin. Serrant la main de l’un, portant l’accolade à l’autre, souriant à toutes et tous, n’oubliant personne. Puis après un dernier bon mot et peut-être un diner avec des proches, il ira se coucher, de son pas de marcheur, dans ces rues de Grenoble qu’il aura arpenté toute sa vie, car si Grenoble n’appartient à personne, Alain Carignon appartient à Grenoble. 

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