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ALLO RIZONS

C’est en toute fin d’après-midi que nous apprenions, par un communiqué de presse qu’Hervé Gerbi est désormais officiellement désigné chef de file pour le parti Horizons, à Grenoble, en vue des prochaines élections municipales. Une information qui ne manquera pas d’agiter la sphère politique.

Par Sébastien Mittelberger

L’estampille Horizons était jusque-là briguée par d’autres prétendants, candidats, chefs de files, dont il est opportun de taire les noms, même si, à cet exercice, Hervé Gerbi avait pris une avance significative.  Une quête qui pouvait, pour les poursuivants, avoir deux objectifs. 

TOT’AIME

Le premier était de bénéficier de ce dossard respectable, peu clivant et exempt de tout reproche. En effet, personne ne peut prétendre suspendre une casserole dans la cuisine d’Édouard Philippe. Car Horizons, ce gendre politique idéal, incarne ce gaullisme social, susceptible de séduire le plus grand nombre. Moderne et modéré, centriste par la hauteur, jusqu’à l’altitude. Plus proche du « pourquoi pas » que du « en même temps ». Horizons est capable de réunir les indécis, parmi quelques orphelins de Solférino tout autant que ceux qui ne se sentent plus ombragés par l’ombre de la croix de Lorraine. Horizons enfin, aime illustrer la parole douce et apaisée, quand le débat politique s’ébroue, vocifère et se radicalise. Une parole sous laquelle nombre de formations centrales, à gauche comme à droite peuvent aimer à s’abriter. 

Le second objectif consistait à ce qu’Hervé Gerbi ne l’obtienne pas. Jusque-là, le candidat et son Allo Grenoble agaçait. Mais agaçait seulement. Ses détracteurs fustigeaient son audace, sa partition solitaire, son côté franc-tireur, en apparence en dehors des appareils politiques. Mais en apparence seulement. Depuis un début qu’on peut dater à l’hiver 2024-2025, Hervé Gerbi avait informé tout le monde, notamment lors de la législative partielle. Sa ligne politique se situait entre le gaullisme social d’Édouard Philippe et le réformisme tout autant social de Michel Rocard. Toutefois, depuis sa déclaration de candidature, le 19 avril dernier, Hervé Gerbi ne bénéficiait pas de la validation d’une formation politique. En ce 24 juillet, cela n’est plus le cas. Hervé Gerbi est désormais chef de file Horizons pour Grenoble, ce qui indique, à peine en creux, que d’autres candidats, encore sans hébergements politiques, ne bénéficieront pas de ce maillot.

LE TEMPS EST HEMOPHILE 

Un simple coup d’œil sur le calendrier permet d’en extraire la date. Le temps des vacances est là. Chacun prépare valises et destinations. Des hamacs doux et propices aux lectures pour certains, des voyages lointains, poussant au dépaysement, pour d’autres. Mais la rentrée, politique, située aux alentours de la troisième semaine d’aout, ne manquera pas d’être rude. L’automne promis charriera l’obligation des désignations et des certitudes. Il ne sera plus temps de se cacher derrière le flou des chefs de files et les collectifs associatifs auront brulé leurs dernières braises. Au reste, ceux-là, qui croient encore que les courants d’idées sophistiquées priment sur les incarnations et sur les logiques partisanes auront au mieux à se confronter à la logique des formations politiques, quand le pire pourrait les autoriser à disparaitre. Car au bout de tous les comptes, de toutes les alliances, des intrigues florentines ou des accords de coursives, il y a des électeurs qui, du bout de leurs doigts, déposeront dans les urnes un bulletin. Un bulletin sur lequel un nom sera inscrit.

Dès lors, il n’y aura plus d’autres temps que celui de sortir des bois ou jusque-là il faisait bon braconner. Les chrysalides devront donner naissance à des espèces munies d’ailes définitives. Les consignes des instances locales et nationales se feront entendre et chacun et chacune, au-delà de rêver un destin d’intérêt général pour Grenoble devra, tantôt bomber le torse, tantôt courber l’échine. A cet exercice, Amandine Germain, munie de son sceau Parti Socialiste et Hervé Gerbi, maintenant doté de celui d’ Horizons, devraient trouver meilleurs sommeils que ceux qui cherchent encore, avec sincérité et labeur, une boussole pour la suite. Pour l’heure, constatons qu’Hervé GERBI a réussi son coup. Celui d’associer son Allo Grenoble à un parti national et par cela, de propulser sa candidature à une division supérieure. 

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