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Allan BRUNON: RESIDENT EDILE

L’agitateur Insoumis et demi chef de file des Insoumis pour les municipales de 2026 exprime son courroux dans la presse, avec sa véhémence coutumière, flinguant à tout va, ici le bilan de la municipalité sortante, ailleurs le Parti Socialiste, qu’il aime tant à calibrer comme quantité négligeable.

Par Sébastien Mittelberger

Alors Allan BRUNON obligerait l’équipe sortante à courber l’échine, comptable à elle seule d’un bilan lourd de déception ? 

Alors le Parti Socialiste, actuellement dans l’opposition mais marquant une inclinaison certaine pour la liste coprésidée par Laurence Ruffin, n’aurait qu’à bien se tenir et surtout à s’équiper d’un profil le plus bas possible ?

Alors, Allan BRUNON vitupère que seule LFI sera maitresse des horloges, de l’agenda, des listes en compétition et en creux, de la tête de liste dans cette partie gauche du panorama électoral?

Pour autant, il n’est pas inutile d’observer que les rares saillies de la majorité sortante se déplacent en binômes. Déjà au printemps, les chefs de file EELV faisaient part de leur allégeance auprès des Insoumis, indiquant alors la proximité historique avec les Insoumis et rappelant à mots découverts que l’avenir se jouerait avec les mêmes mains sur le même clavier. Le même jour, seulement une heure plus tard, un communiqué de presse dévoilait les deux noms des chefs de file LFI. Le hasard sans doute. 

Désormais aux travaux estivaux de juillet, c’est Éric Piolle qui dégainait son tube de l’été (Ghett ‘out), rêvant l’éradication pure et simple des « ghettos des riches » au profit de la construction massive de logements sociaux dans le centre-ville. Propos qui, au-surplus de choquer les ingénus de tous poils, positionne le maire de Grenoble dans une énergie politique en phase avec celle de La France Insoumise, Robespierrienne dans sa volonté de stigmatiser tout ce qui n’est pas eux et Dantoniste dans son obsession régicide.

La sortie d’ALLAN Brunon, face B du dernier opus de l’édile grenoblois, termine son propos en désignant Alain Carignon comme seul véritable adversaire. L’homme à battre, coute que coute, le coup du front républicain pouvant sans doute encore être utilisé comme un épouvantail de dernier recours. S’il désigne ainsi l’ancien maire de Grenoble et ancien ministre comme seul ennemi, Allan Brunon en profite pour imposer une seule alternative à cette hypothèse. La France insoumise aux commandes, les autres gauches appelées à se tenir derrière, disciplinées et silencieuses, tapies dans l’ombre mélenchoniste. Il n’est pas certain qu’Amandine Germain et Laurence Ruffin apprécient de jouer les seconds couteaux, au fond du tiroir.

Penser que ces sorties médiatiques ne sont pas le fruit d’une stratégie globale de communication de la part des locataires et colocataires du boulevard Jean Pain ferait montre d’une grande candeur. Cette stratégie, radicale et brutale, fait mouche auprès de tous les adeptes de l’écran de fumée, celle qui laisse penser qu’une gabegie de fin de mandat règnerait boulevard Jean Pain et contrairement à ce qu’il laisse paraitre, Allan BRUNON, demi-chef de file LFI, n’est pas un homme en colère. En apparatchik consciencieux, il tend à prouver qu’on peut récupérer l’électorat napoléonien sans faire la comptabilité des soldats morts de la Bérézina à Waterloo. 

Au surplus de cette comptabilité, il sera savoureux d’observer celles et ceux, socialistes, écologistes et assimilés, qui pensent encore pouvoir faire de la politique en s’exonérant du joug idéologique et de la brutalité verbale des Insoumis et qui devront, toute honte bue et éructée, s’incliner et rejoindre une liste commune qui ne manquera pas de se former, aspirant tout ce qui se trouve à gauche, du Parti communiste à Place Publique. 

Le château Jean Pain, protégeant l’hôtel de Ville, se consumera-t-il comme la maison Usher d’Edgar Poe, effondrée sur sa base, lasse d’avoir recelée si vivement la souffrance de ses habitants ou continuera-t-il d’héberger dans sa magnificence grise et post-soviétique le vivarium de ceux pour qui ce début de mandat, en cas de victoire de la majorité sortante, sonnera déjà la fin des convictions et le bucher des imaginaires. 

Pour l’heure, Allan Brunon annonce la tonalité qu’il souhaite donner à la campagne à venir. Celle de l’invective permanente, de la radicalité sans limite, de l’insulte facile, de la confrontation faciale. Il n’est pas grenoblois, cela facilite le jeu des cibles et des snipers. Sa mission terminée, il disparaitra au ciment d’un quai de gare, sans remords ni regrets, laissant aux plaies de ses adversaires, le soin de se refermer.

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