Allan Brunon ne pouvait pas choisir un autre endroit que celui de sa prime enfance pour tenir la conférence de presse annonçant qu’il conduirait la liste autonome de La France Insoumise pour les prochaines élections municipales, à Grenoble. C’est donc sur Place Rouge, au beau milieu de ce quartier populaire de la Villeneuve qui l’a vu grandir, portant costume noir et cravate rouge, tout d’abord assit au milieu de proches puis debout derrière un pupitre, qu’Allan Brunon s’exprima devant un parterre de journalistes, venus en nombre écouter le leader LFI.
Plus que partir en campagne, la tête de liste LFI le dit lui-même : «il part au combat ». Une attitude qui va bien à ce boxeur de haut niveau et pour qui chaque joute est une lutte, une bataille qu’il faut gagner, à tout prix, pour que, toujours selon lui « le peuple reprenne la main sur son destin ».
Mais au-delà de bribes des grands axes de son programme énoncées et que la presse d’information relaie avec justesse et gourmandise, il est intéressant d’observer la bonne tenue de cette prise de leadership. Pas de tumulte, pas de heurts, pas d’hystérie ni de bas bruits. Une prise de fonction disciplinée et rigoureuse, avec la présence active d’Élisa Martin, jusque-là co-cheffe de file et désormais au service des avancées des travaux menés par Allan Brunon, tant sur le volet de la constitution de la liste que sur le versant programmatique.
Une bonne tenue dont certaines formations politiques en lice pour le rubicond municipal devraient s’inspirer, quand elles tergiversent encore aux titres des alliances, des humeurs, des dossards à porter ou des étendards à brandir, en mal parfois de pas assez ou de trop d’incarnations pour tenir le premier rôle.
Alors certes, Allan Brunon assume et revendique un propos radical. Certes le programme des Insoumis le sera tout autant (radical). Il fera grincer des dents et bloquera des larynx. Certes les alliances avec d’autres formations de gauche se feront dans les cordes du ring et sous les coups du plus fort. Certes, LFI souhaite se comporter comme seul maître à bord. Mais cette stratégie, qui consiste à ne pas avancer masqué, à préférer le pont-levis aux douves, la pièce de réception aux coursives, a le mérite de la clarté et de la lisibilité. Une lisibilité qui n’est pas seulement un logo de façade, mais une stratégie prompte à atteindre nombres d’électeurs qui pourraient se retrouver dans cette radicalité, décriée comme clientéliste par leurs opposants, fédératrice et innovante pour les disciples de Jean-Luc Mélenchon.
Mais alors que la nuit augmente et que la pluie martèle la pavé grenoblois, Laurence Ruffin vient de gagner quant à elle, son match contre Lucille Lheureux pour la désignation de la tête de liste de la team EELV. Le paysage ainsi éclaircit, Allan Brunon peut poursuivre l’entrainement en vue des prochains matchs. La liste des adversaires s’affine, quand celle des partenaires piétine pour un Allan Brunon qui, pour l’amour, préfère toujours les preuves aux mots.
Je souhaite que le peuple reprenne la main sur son destin.
Allan BRUNON, tête de liste La France Insoumis
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