Né en région parisienne, fils d’expatriés et l’ainé de quatre garçons, Romain Gentil a vécu en Italie de 7 à 17 ans. C’est certainement dans la région des Lacs que sa colonne vertébrale européenne prend sa source, ou l’humanisme européen se cheville à son corps et ou l’ouverture à l’autre ne cessera jamais de nourrir sa personnalité tant professionnelle que politique. De retour en France après le BAC, direction Grenoble et GEM pour y poursuivre de brillantes études de commerce ou il rencontrera des camarades, devenus depuis ses associés dans l’aventure Wizbii, entreprise dédiée à la double vocation de créer des d plateformes pour les grandes organisations en les accompagnant dans leurs relations avec leurs usagers et leurs clients et d’accompagner les populations dans l’insertion professionnelle au travers d’événementiels et de recherche d’emplois et la recherche d’aides financières. Une entreprise qui compte aujourd’hui plus de 120 salariés dont une centaine à Grenoble. S’ajouteront à son métier d’entrepreneur des fonctions dirigeantes auprès de la jeune chambre économique qu’il présidera en 2014 ou encore et surtout la French Tech que Romain Gentil dirigera deux ans. Une expérience coopérative qui sera décisive dans son parcours puisqu’elle associe des marqueurs comme l’insertion professionnelle, l’attractivité des territoires, la jeunesse et l’innovation, l’inclusion ou encore la fracture numérique dans le but de développer des filières très structurantes et Grenobloises comme l’énergie, la santé et la micro-électronique avec des solutions nées à Grenoble et qui ont un impact planétaire. Une French Tech ou siègent au conseil d’administration des collectivités comme la Métropole, le Grésivaudan ou le Voironnais. C’est sans doute à leurs contacts que Romain Gentil a pu s’acculturer à la double lecture de ce lien entre un monde économique qui fabrique et des collectivités qui protègent, entre autres, dans les domaines de l’innovation et de l’attractivité des territoires.
Les jours heureux de Romain Gentil.
Romain Gentil. « Je vis un moment incroyable. Je regarde le parcours que nous avons déjà réalisé. Avec le choix de tout d’abord nous construire en dehors des partis politiques. Il y a un an, nous étions 30 et nous sommes plus de 250. Des gens mettent en pause leurs activités pour rejoindre la campagne. Chaque jour, des personnes rallient l’expérience G2C. A titre personnel, je vis un moment extrêmement fort au constat de l’adhésion qui se construit autour de notre projet, de notre campagne. Une adhésion qui prend forme avec les habitants mais également avec le soutien de personnalités comme Raphaël Glucksmann ».
Votre première expérience politique date de la campagne des municipales de 2020 ?
R.G. « Avant d’être une expérience politique, c’était avant tout une expérience humaine. Une expérience qui est née d’échanges avec Olivier Noblecourt durant lesquels nous avons observé notre alignement sur de nombreux sujets comme le social ou l’écologie et une vision commune sur ce qu’était l’ancrage, l’ADN territorial, la place des acteurs économiques pour une ville qui est une vraie fierté mondiale en matière d’innovation. Ces élections municipales de 2020 ont également été l’occasion de découvrit la dureté des rapports avec la majorité sortante d’Éric Piolle ou il n’y avait aucune place pour la proposition d’un projet alternatif ou le compromis. Dans mon esprit, alors que j’étais placé en septième position sur la liste, je n’avais pas l’ambition de siéger au conseil municipal, donc je le dis à nouveau, l’aventure était humaine, totalement sincère et en soutien, avant d’être politique. C’était aussi l’occasion de comprendre mieux la ville, dans son fonctionnement politique et technique, de découvrir des problématiques que je ne connaissais pas et puis c’était l’opportunité de me développer, personnellement. En cours de mandat, des places se libèrent, ce qui me permet de siéger au groupe socialiste, au sein de du conseil municipal ».
FACES, CAMP DE BASE CITOYEN, G2C, ÉQUINOXE et les autres…
R.G. « Faces est une initiative souhaitée par quelques personnalités issues du Parti Socialiste et j’ai eu l’honneur d’être invité à rejoindre ce collectif peu de temps après sa création. Faces est un groupe qui a l’objectif de tirer le fil de ce qui se passe en conseil municipal afin de travailler à la suite et réfléchir à l’avenir. Il y a une conviction profonde chez Faces que la construction de 2026 passe par la construction d’un programme. Je porte à ce moment-là la conviction qu’il faut créer une coalition gagnante qui s’opère par le rassemblement progressif de forces, d’abord citoyennes puis partisanes. C’est dans ce cadre-là qu’un dialogue s’installera avec Camp de Base Citoyen, jusqu’à ce qu’une jonction s’opère en mars 2025 pour créer Grenoble Capitale Citoyenne. Plus loin, Équinoxe nous rejoindra, séduit par notre approche d’une écologie basée sur la science et non sur le dogme. A ce moment, G2C deviendra une coalition, puissante et très opérationnelle, avant que Place Publique et PRG (le centre gauche) viennent compléter le ralliement ».
Place Publique.
R.G. « Mon engagement concret auprès de Place Publique (mars 2025) est le fruit d’une trajectoire naturelle. J’ai voté Pour Raphaël Glucksmann en 2019 puis en 2024, en totale adhésion au projet européen de place Publique tout autant qu’à la personne de Raphaël. Mon parcours personnel intègre une dimension européenne. J’ai grandi en Italie, j’ai effectué mes études dans des établissements scolaires qui sont rattachés à la commission européenne. Je suis en cela un enfant de l’Europe et je suis très attaché à cet échelon, à cette dimension européenne. Place Publique est un projet social, écologiste et démocratique qui met en avant l’innovation et l’industrie et surtout qui place l’Europe au centre du monde. J’observe également que Place Publique se structure et progresse à chaque élection. Un parti politique encore en construction et je suis très fier de contribuer modestement à cette construction. Avec aujourd’hui plus de 200 élus, à tous les échelons politiques, avec des maires, des conseillers départementaux, des sénateurs, des députés, des sénateurs, Place Publique occupe une place de plus en plus conséquente dans notre maillage territorial national et Raphaël Glucksmann est souvent placé très haut dans les enquêtes d’opinions. Nous nous sommes rencontrés à trois reprises cette année. Raphaël Glucksmann apporte beaucoup de fraicheur, beaucoup d’humanité et de profondeur au débat public, à la matière politique. Nous avons eu ensemble de nombreux échanges, très sains sur son expérience des campagnes électorales ».
Conseiller municipal depuis fin 2021, que retirez-vous de ce mandat ?
R.G. « Mon expérience de chef d’entreprise a enrichi chaque jour de ma vie depuis de nombreuses années. Celle qui me permet de découvrir le fonctionnement d’une institution politique, d’être au plus proche des préoccupations des habitantes et des habitants de Grenoble, d’être à nu devant des problématiques nouvelles pour moi comme le fonctionnement du périscolaire, de la police municipale, le lien avec les unions de quartiers, la gestion des déchets, tout ce qui participe à la gestion d’une ville, tous ces sujets qui ont longtemps été assez éloignées de mon quotidien me passionnent et me donnent profondément l’envie de poursuivre cette action. Être au cœur de la machine municipale, me confronter au destin de mes concitoyens, d’être en prise directe avec l’intérêt général est chaque jour un privilège sans que je n’oublie jamais la gravité de la responsabilité de la fonction qui m’est confiée et cela permet d’autoriser ma légitimité à me présenter devant les Grenobloises et les Grenoblois pour les élections municipales à venir ».
Laurence Ruffin.
R.G. « Laurence Ruffin et moi nous connaissons assez bien. Nous avons eu l’occasion de nous côtoyer régulièrement avec nos rôles respectifs au sein de la French Tech. Nous avons un certain nombre de valeurs communes et un idéal partagé sur les plans sociaux, écologiques, démocratiques. Toutefois, je pense que ce que propose Laurence Ruffin ne va pas dans le bon sens. Elle agrège à ses côtés une équipe qui passe les mêmes messages que l’actuelle majorité, porte des choses qui me semblent éloignés du quotidien des Grenoblois. S’il est nécessaire d’avoir une boussole en matière écologique et sociale, on ne peut pas repartir sur un mandat qui écarte ce que pense et souhaite la population. En 2014, à Grenoble, la gauche fait 75%, en 2020, elle réalise 60% et en 2025, selon un sondage de l’ADES, la gauche totalise entre 45 et 51%. Ces chiffres disent des choses et soulignent un retrait significatif des idées et du projet de cette gauche ».
Grenoble Habitat : Le déclencheur.
R.G. « Le constat que des situations étaient en souffrance comme la gestion de Grenoble Habitat, ou celle du Plateau, des finances de la Ville m’a poussé à prendre le taureau par les cornes et à porter moi-même mes convictions au travers d’abord des collectifs qui ont donné existence à Grenoble Capitale Citoyenne. Tous ces dossiers ont justifié la volonté de construire quelque chose pour défendre cette vision qu’on ne pouvait pas poursuivre la politique mise en œuvre par la majorité municipale en place actuellement et en accepter la continuité. Pour revenir sur le dossier de Grenoble Habitat, j’estime qu’une ville écologiste est une ville qui vit en osmose avec ses habitants et son environnement, en maitrisant son empreinte et dans ce cadre-là, le logement est une composante essentielle de l’édifice. Si l’on souhaite une cohésion concrète, si on a pour objectif que les habitants bénéficient pleinement des services publics, d’un maillage performant des transports en commun, il faut une ville dense et je pense fermement qu’il est de la responsabilité de la ville centre de permettre cette densification. Créer du logement n’est pas forcément procéder à une quelconque dérive de bétonnisation. Une ville qui s’étale ne répond pas au besoin écologique, au contraire, c’est une contradiction avec l’aspect structurant de l’écologie, puisqu’elle induit plus de déplacements, ce qui impacte considérablement l’empreinte carbone. Ce qui me posait aussi un problème sur le dossier de Grenoble Habitat, c’est que la collectivité perdait le contrôle de cet outil en acceptant de s’en séparer au profit d’une structure nationale qui dépossédait Grenoble et la Métropole d’un développement local. Il y a avait donc et selon moi un problème de fond, un problème financier puisque la vente de Grenoble Habitat n’avait pour résultat que de colmater une partie d’une gestion municipale déficitaire et enfin un problème politique puisque ce dossier illustrait la difficulté de dialogue entre Grenoble et la Métropole, et plus largement l’incapacité de Grenoble d’échanger avec les autres, notamment avec les communes voisines au travers de l’accord local, ou encore avec le Département, la Région et bien-sur l’état ».
La campagne ?
R.G. « Nous avons une organisation qui permet de construire un programme autour d’un socle de personnes compétentes qui échangent auprès des militants afin qu’ils soient en capacité de promouvoir notre programme, nos idées, la vision de Grenoble Capitale Citoyenne auprès des Grenoblois et des Grenobloises durant cette campagne. Notre projet est très ambitieux et nous sommes très actif notamment sur la gestion financière de la ville, sujet que j’ai beaucoup traité lors de ce mandat, en ma qualité de conseiller municipal de l’opposition. Depuis longtemps déjà, nous sommes sur le terrain, à la rencontre des habitants, dans les rues, lors aussi de réunions d’appartements avec l’ambition d’en réaliser 30 d’ici la fin de l’année, ce qui nous permettra de rencontrer des centaines de personnes. S’ajoute à cela, les opérations de tractage, d’affichage, de porte à porte. Nous sommes en effet dans une partie de la campagne très dense et qui s’accélère de manière phénoménale. Toutes ces actions se font avec le concours d’une équipe extraordinaire dont l’implication et la disponibilité force le respect. Si je suis si fier de ce que nous entreprenons chaque jour, je sais le devoir pour beaucoup à la détermination de chacun d’eux et de ça, je ne les remercierai jamais assez ».
Les médias ?
R.G. « Très clairement, j’observe que Grenoble Capitale Citoyenne n’est pas traité de la même par les médias que d’autres listes et qu’il n’est pas rendu justice à la place que nous occupons dans le paysage et au score qu’il est permis de penser que nous réaliserons mais également à l’inventivité du programme proposé ainsi qu’au travail que cela implique. Même si je n’en suis pas surpris, je trouve dommage que TF1 réduise, au travers d’un bref reportage, l’élection municipale de Grenoble, à un seul duel entre Laurence Ruffin et Alain Carignon. Heureusement, tout ne se joue pas au travers du prisme média et la reconnaissance que nous observons dans les rues de Grenoble nous pousse à encore plus d’enthousiasme. Grenoble Capitale Citoyenne est la seule formation à proposer un cap écologiste et social, idéal que nous partageons avec la majorité mais avec la grande différence que notre programme s’appuie sur les attentes des Grenoblois et des Grenobloises. Des besoins répertoriés par Grenoble Capitale Citoyenne lors d’une enquête que nous avons réalisé auprès de 1100 personnes.
I have a dream.
R.G. « On constate d’ailleurs cet éloignement des réalités du quotidien de la part de la liste conduite par Laurence Ruffin, notamment au travers de son idée de municipalisme coopératif. Si Grenoble est effectivement un laboratoire d’idées, il me semble que ce genre de proposition n’est pas en lien avec les préoccupations immédiates des Grenoblois et des Grenobloises. S’il il est impératif de répondre aux besoins primaires des Grenoblois et des Grenobloises, dans les domaines de la sécurité, de logement, de l’écologie, de la santé, du social, d l’humain, je pense qu’il faut aussi donner un moteur pour le territoire et un rêve pour les habitants. Pour moi ce rêve s’inscrit dans la contribution de Grenoble au monde par la place, le rayonnement,un rôle que Grenoble doit obligatoirement tenir.
Mes expériences du monde associatif, du monde de l’entreprise et celle de conseiller municipal étoffent ma légitimité à prétendre clairement pouvoir incarner cette réponse aux besoins, cette envie et la mise en œuvre de ce rêve ».

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