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VENCOR…EXALIA : La preuve par SIX…(Olivier).

Ce vendredi 28 novembre, Sébastien Martin, ministre de l’Industrie, tenait une conférence de presse sur le site de Vencorex, entouré de celles et ceux qui ont accompagné le projet de manière concrète afin d’annoncer la bonne nouvelle du dépôt du dossier EXALIA, projet porté par Olivier Six, PDG de CIC ORIO, visant à relancer la production de sel et de chlore sur le site de Pont-De-Claix dès l’horizon 2027.

Par Sébastien Mittelberger

La présence de Sébastien Martin, ministre de l’Industrie, affichait un sourire, messager d’espoir puisqu’il était question d’annoncer le dépôt du dossier Exalia, porté par Olivier Six, président de CIC Orio et Séverine Dejoux, ex salariée et déléguée syndicale de Vencorex auprès des tribunaux afin que le feu vert soit donné pour une nouvelle aventure.

VERBATIM

Sébastien Martin, ministre de l’Industrie. « A partir de ce soir, et dans les semaines à venir, avec le dépôt du dossier Exalia auprès des tribunaux, nous serons en capacité de dessiner un nouvel avenir pour ce site car aujourd’hui l’ensemble des planètes sont alignées »

Séverine Dejoux, Exalia, ex Vencorex. « C’est une journée importante avec le dépôt de ce Grosse journée avec ce dépôt de dossier. Il y a beaucoup de monde pour nous soutenir, ce qui est très stimulant. Exalia démarre en janvier 2026 avec la constitution de l’équipe projet. Pour un lancement de production prévu pour l’été 2027 avec une centaine de salariés, anciens de Vencorex et nouveaux ».

Olivier Six, PDG de CIC ORIO « 80 millions d’euros d’investissement sur ce projet 50 millions à l’emploi de la décarbonation total des installations et la division par trois des dépenses en énergie. 80 millions consolidés sous la forme d’engagements provenant de différentes origines, classiques, industriels et même parfois des particuliers. Nous fabriquerons des produits stratégiques et fondamentaux pour une partie de l’économie. Fabriquer de l’acide Chloridrique, de la soude et du chlore liquide. Des produits fondamentaux dans la chimie, dans la papeterie, dans la sidérurgie dans le traitement de l’eau ou encore l’agro-alimentaire. L’eau du robinet que nous consommons ici est traitée avec du chlore liquide fabriquée soit ici soit dans l’est de l’Europe. Il s’agit aussi de souveraineté. Nous bénéficions de l’appui total et trans partisan de tous les échelons publics, des syndicats des salariés, des syndicats patronaux. Tous mobilisés pour que ce site industriel vive. Tous mobilisés pour la souveraineté industrielle de nos territoires ».

Christophe Ferrari, maire de Pont-de-Claix, président de Grenoble Alpes Métropole.

« Il était absurde qu’on puisse imaginer désindustrialiser et perdre un potentiel de plateforme chimique et devenir importateur de chlore. Il y a eu à la fois des porteurs de projets ambitieux et déterminés et des collectivités, métropoles région et l’ensemble des communes et bien sur l’État avec un ministre très à l’écoute sur ces sujets industriels et qui a permis de reposer cette ambition-là mais aussi cette volonté de ne jamais capituler et de noter que la souveraineté industrielle n’est pas un concept politique que l’on manie mais une réalité territoriale, notion capitale aujourd’hui pour nous tous ».

Fabrice Pannekoucke, président de la Région AURA.

« Quand nous sommes sur ce site, il y a des constats qui s’imposent. Le premier de ces constats, c’est d’abord de penser aux salariés qui étaient ici et qui n’y sont plus, ce qui est un véritable drame sur le plan industriel et donc territorial. Le deuxième est que nous avons des installations extraordinaires de ce qu’elles ont été le résultat d’investissements qui ont emmenés le collectif des partenaires sur les projets et qui ne demandent qu’à démarrer.  Le dernier constat, nous sommes dans un éco système qui est le garant de notre souveraineté, industrielle et territoriale.  Nous avons été en contact étroit avec les acteurs de ce projet, tant politiques qu’industriels pour dessiner ensemble ce qui serait l’engagement de la Région sur ce projet. Dès lors qu’il y a un projet, nous sommes-là ».

La présence sur nos sols de personnalités politiques nationales est toujours un événement majeur pour qui observe les mouvements de ceux et celles qui représentent notre République et plus encore quand ils se pressent aux côtés de nos élus locaux, maires, députés ou sénateurs alors que l’exige l’actualité. La situation de Vencorex coche les nombreuses cases d’une réussite inattendue. Celle d’abord d’élus solidaires bien qu’au départ, esseulés. Raphaël Guerrero, maire de Jarrie, pour Arkema et Christophe Ferrari, pour Vencorex à Pont de Claix, les deux édiles se battant aux destins de ces deux sites comme pour leurs propres vies. Dès l’été 2024, des nuages sombres s’aggloméraient aux cieux de ces deux communes. À bas bruit, se joue la survie de deux sites historiques, fleurons de la filière chimique, dont les fumées que crachent leurs cheminées rappellent la vitalité, l’existence de nos territoires. A bas bruit donc, le ciel se couvrait jusqu’à l’hiver. Un hiver qui, dès les premiers jours de décembre, voyait les salariés et les intersyndicales d’Arkéma bloquer la production. Un hiver ou l’on se réchauffait aux flammes des palettes, aux odeurs des merguez, aux voix des élus, juchés sur des briques ou encore des palettes, venus là pour rassurer, annoncer les batailles successives de cette guerre à mener. A mener contre qui ? Contre le cynisme des patrons d’Arkéma, contre la surdité de ceux de Vencorex, contre l’incompréhension solide d’un ministre de l’Industrie (Marc Ferracci) lors des premières visites de nos élus à Paris, début février 2025, contre le cabinet de Matignon qui répondait par la négative en fin de ce même mois de février. Contre les agendas inflexibles des tribunaux, contre le monde entier, contre dieu lui-même dont on peut douter lors des jours de grand désarroi, de pareille injustice. Mais à force de ne rien lâcher, ces deux maires courageux, pugnaces et impliqués parfois jusqu’aux larmes, armés de leur conviction, de cette certitude qu’ils ont été élus pour être là, aux côtés des leurs, d’autres s’agrègent au destin de la filière chimique iséroise. La Région est là, des parlementaires sont là. Les étiquettes politiques se voyant moins sous les chasubles orange ou jaune des sites industriels. Les députées Cyrielle Chatelain et Camille Galliard-Minier sont là, le sénateur Guillaume Gontard est là, les responsables syndicaux sont là, Stéphane Vigne pour Arkéma, Séverine Dejoux pour Vencorex. Les collaborateurs et collaboratrices de cette sphère sont là aussi, membres des cabinets, chargés de missions, efficaces et invisibles, toujours en retrait mais équipés de la même détermination, du même sacerdoce, celui de l’intérêt général. 

Pour que nos usines ne deviennent pas « des cheminées muettes aux portails verrouillés, des navires de guerre, battus par les vagues, rongés par la mer » comme le chante Bernard Lavilliers. Pour que nos sites industriels ne deviennent pas « des grands châteaux, aux parcs lourds et sombres, tous propices aux esprits qui habitent les ombres », comme le chante Barbara, des femmes et des hommes se battent, agissent, réfléchissent pour une cause commune et dans un effort collectif et quand novembre fleurit l’hommage aux monuments des morts tombés pour la France, les femmes et les hommes politiques ont raison aussi de se rendre sur les sites industriels en souffrance. Car ces sites sont les monuments des vivants. Ceux du rapport aux territoires qui sont notre orgueil, ceux du rapport aux peuples abîmés par les réalités économiques souvent et le cynisme quelquefois. Des peuples qui sont notre fierté. En accompagnant ces sites industriels, garant de nos souveraineté nationales comme des histoires majuscules de nos territoires, nos élus savent se souvenir du monde ouvrier, celui du front populaire de Blum, celui, conjoint des mouvements étudiants et ouvriers de mai 1968. Ceux du Nord, de l’Est avant ici avec les drames des bassins miniers et sidérurgiques. Ils nous montrent la voie, celle du courage, de l’avenir, du refus des fatalités, du réalisme quand il s’agit de lutter contre la désindustrialisation quand d’autres parlent de réindustrialisation. Tout cela dans un monde où l’avenir ne se calcule plus en années et quand l’urgence se mesure à l’observation de maigres sabliers.

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