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ERRARE « UMA » NUM EST

C’est sous un soleil automnal que se tenait ce mardi 7 octobre l’ouverture de la première saison de chauffe d’un réseau alimenté à 85% par des énergies renouvelables de la commune de Meylan. L’occasion pour la Métropole d’affirmer sa volonté de produire une chaleur renouvelable plus écologique et de marquer une étape supplémentaire dans la transition énergétique du territoire. L’occasion également pour Christophe Ferrari d’affuter ses gaules et de sortir les flingues de concours.

Par Sébastien Mittelberger

Le président de Grenoble Alpes Métropole, après avoir remercié chaleureusement l’ensemble des acteurs ayant permis la réalisation de ce réseau de chauffe innovant et avant de procéder à l’ouverture symbolique d’une vanne, n’a pas manqué d’ouvrir d’autres vannes, rappelant au parterre d’officiels présents que la mise en œuvre de ce réseau n’avait pas été un long fleuve tranquille et fait l’objet de nombreuses embuches, essentiellement à porter au crédit politique, indiquant ensuite qui avait soutenu ce projet, lunette infrarouge permettant mieux de voir quels étaient les acteurs qui avaient été au rendez-vous et, en creux, ceux qui ne l’avaient pas été. 

Mais si cette première saison de chauffe a donné l’occasion d’une ouverture, une autre ouverture, toute autant de saison et toute aussi en chauffe fût à l’honneur : celle de la chasse. Une chasse à l’homme, semble-t-il….

Les chasseurs à dégainer mousquets et arquebuses sont au nombre de 4 et tous bien connus en métropole grenobloise puisqu’il s’agit de Philippe Cardin, maire de Meylan, Guillaume Lissy, maire de Seyssinet-Pariset, Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève et de Florent Cholas, maire de Champagnier. 

Une chasse réglementée avec pour terrain de jeu les futures élections internes à la métropole de Grenoble et un gibier non nommé mais parfaitement identifié : Christophe Ferrari.

Préférant l’épistolaire plutôt que les pistolets, c’est par voie de presse que les quatre maires s’exprimaient au matin chez nos confrères du Dauphiné Libéré pour annoncer l’organisation d’ateliers dans le but « de dessiner un projet métropolitain de convergence qui guidera une action préparée, ambitieuse et apaisée lors du mandat à venir », et de « préparer demain pour ne pas revivre hier ». Des travaux qui se dérouleraient avec apaisement, « sans la pression des partis ou des appareils », comme si la politique pouvait se faire à l’écart de ceux-ci.

Perseverare diabolicum. 

Ce type de gesticulations déambulatoires peut rappeler l’époque ou la droite était tentée par le mirage des « rénovateurs », réunissant alors les jeunes pousses d’une droite unie dans un trans partisanisme de façade ou tous battaient la campagne de Chartreuse, sourires larges et pulls sur les épaules, rêvant le temps d’un week end, d’un week end seulement, d’un paysage sans Chirac ni Giscard. Le lundi fût moins festif, quant aux perrons des anciens venaient se fracasser les ambitions carnassières des candides, rachetés pour la plupart aux centimes inférieurs plutôt qu’aux francs forts quand d’autres encore, durent se confronter à des destins plus funestes. 

Dans l’article du Dauphiné, ce quarteron de maires en activité a eu la sagesse de reconnaitre « qu’on ne peut pas deviner quels seront les résultats des municipales de 2026 ». Bien leur en a pris car avant de gribouiller l’ébauche d’une ambition métropolitaine, il faudra aux membres de cette fronde, conserver leurs fauteuils d’édiles. 

A cet exercice, il semble que Florent Cholas ne sera confronté qu’à peu de risques quand il s’entend à bas bruit dans des oreillettes indiscrètes qu’une contestation s’organise à St-Égrève et qu’à Meylan, même si le bilan de Philippe Cardin comporte bien des points positifs, Joëlle Hours aime à marcher en campagnes, bucoliques tout autant qu’électorales. 

La démocratie de juillet.

En politique, l’avenir est souvent un terrain vague pour mythomanes. L’élection métropolitaine du 17 juillet 2020 le rappelle. Une élection ou il a été question d’opposer deux logiciels. Quand l’Excel arithmétique semblait être du côté des élus d’Éric Piolle, c’est le Word de Christophe Ferrari qui devait l’emporter. 

En réponse à la chasse du matin, Christophe Ferrari opposait le ball trap du midi, ajustant pour premier plateau d’argile (matière solide mais friable) Philippe Cardin, seul des mousquetaires factieux à être présent. D’autres, agiles et non atteints de surdité évitaient les balles sous l’armure des chasubles estampillés Métropole de Grenoble quand d’autres ne purent éviter les projectiles comme autant de beignets distribués à volonté à la table d’un buffet pourtant espéré convivial. 

Le soir du 22 mars 2026 ne dira surement pas tout de ce que sera l’avenir de la gouvernance de la métropole. Et ceux qui souhaitent à mots à peine masqués déboulonner Christophe Ferrari feraient bien de faire leurs l’adage « la prudence est mère de sureté » car la route risque d’être longue, parsemée d’embûches et de bien des épisodes. 

Car en politique comme dans bien des domaines et comme le formulait Edgar Faure : « Ça n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». 





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